Quelques semaines plus tôt, le Liban confirmait son premier cas de COVID-19. Le nombre de malades venant à augmenter, le gouvernement ferma les espaces publics et recommanda aux entreprises de mettre en place le télétravail. J’ai commencé à travailler chez moi et tout à coup, mon petit train-train quotidien a basculé. L’angoisse et le stress ont commencé à monter. Si je voulais conserver ma santé mentale et mon bien-être physique, il fallait que je m’adapte.
Administrateur de la santé publique dans une société de recherche, je travaille à temps plein de 9 heures à 18 heures en semaine. Le genre de personne comme moi, qui veut faire carrière et élargir ses compétences, apprécie ce mode de vie bien réglé. Réveil tous les matins à 7 heures, câlins avec mon chat, brève toilette, brossage de dents avant de m’habiller pour aller au travail. Après avoir vérifié que j’ai bien pris mon déjeuner, je pars en voiture au travail. Je suis un collègue affable. Je salue tous mes collègues avant de m’asseoir au bureau pour me mettre au travail et fais le maximum pour garder une attitude positive. Tous les jours, je déjeune avec mes collègues. On papote, rigole et parle de santé.Premiers jours de confinement : angoisse, stress et mauvaises habitudes
Quelques semaines plus tôt, le Liban confirmait son premier cas de COVID-19. Le nombre de malades venant à augmenter, le gouvernement ferma les espaces publics et recommanda aux entreprises de mettre en place le télétravail. Je me suis mis à travailler à domicile et tout à coup, mon petit train-train a basculé. J’ai eu du mal avec la nouvelle situation. Le gouvernement a sommé les gens de s’isoler, de rester chez eux et de ne sortir qu’en cas de force majeure. En tant que citoyen et professionnel de la santé, j’ai pris mes responsabilités en me conformant aux recommandations. Je pensais tout d’abord que ça ne durerait pas plus de quelques jours. Alors je ne me suis pas soucié de mon emploi du temps et n’ai pas cherché à instaurer une routine. Mangeur compulsif, j’ai commencé à grignoter à tout bout de champ, sans faire attention à ce que je mangeais. Et puis j’ai senti monter l’angoisse et le stress ; j’étais toujours fatigué, faisais plusieurs siestes par jour. J’avais pris des mauvaises habitudes qui me détournaient du travail et affectaient ma productivité.Être à la maison vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant dix jours n’a pas été facile ; ça a eu des conséquences sur mon état physique et ma santé mentale. J’étais déprimé et j’ai pris trois kilos. Et puis, quand j’ai réalité que ça durerait des semaines, si ce n’est des mois, j’ai pris quelques résolutions
Surmonter le négatif
Dans une situation aussi peu commode, il est normal d’être déprimé et anxieux. Et s’il y avait des moyens d’aller beaucoup mieux ? J’ai mis en place une stratégie d’adaptation en dressant une liste de choses que j’avais envie de faire : les plats que j'aime, les livres à lire, les séries à regarder – et même des films pour adultes (c’est le moment ou jamais !). Ma liste s'allonge de jour en jour. Ça a quelque chose de réconfortant de pouvoir penser aux choses que j'aime faire et qui me font plaisir.J'ai commencé à cocher ces cases et ça m’a rempli d'un sentiment d'accomplissement non seulement d’avoir fait ces nouvelles choses mais aussi pour avoir trouvé à m'adapter à cette situation difficile. Et mon humeur a effectivement changé pour le mieux.
Tenir à un emploi du temps : heures de travail et temps à moi
J'ai créé un nouvel emploi du temps que j'ai écrit sur un bout de papier et que j'ai fixé au mur de ma chambre. Mon nouveau train-train commence à 8 heures avec mes activités matinales habituelles. Je mets les mêmes vêtements que pour aller travailler ; ça me réconforte un peu en attendant que les choses reviennent à la normale. Je recommence à prendre un petit-déjeuner sain, à base de céréales au lait ou de sandwich au fromage basses calories avec beaucoup de verdure. Puis je m'assois à mon bureau chez moi et fais mon travail habituel, de la recherche à l'analyse des données en passant par la rédaction de rapports. Comme au bureau, je prends une heure pour déjeuner et discuter avec mes amis en ligne. Mon déjeuner sain contient généralement de la viande peu grasse, du riz ou des pâtes, des légumes cuits et un grand bol de salade. Ensuite, je retourne au travail et je termine à 18 heures. J’éteins l’ordinateur portable avec satisfaction et le bruit sec qu’il fait en se refermant sonne comme l’arrêt de travail.Mon « temps à moi » commence par de l’activité physique : j’enfile mes vêtements de sport pour faire une heure d'exercice sur mon tapis, suivie d’exercices d'étirements et de yoga que j’ai trouvés sur YouTube. Garder la forme est essentiel durant cette période ; une activité physique quotidienne m'aide à conserver une bonne masse corporelle, à améliorer ma santé physique et mon bien-être mental. Ensuite, je prends une douche chaude en écoutant de la musique pour me détendre. Puis je mets mon pyjama pour marquer la fin de la journée et le début de mon rituel du soir. Je prépare alors un dîner sain, se composant généralement de porridge de fruits. Après, je regarde les infos internationales sur le COVID-19 ainsi que les nouvelles recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. Avant d’aller au lit, je regarde un épisode de Friends. Je ris tellement fort qu’il est peu probable que mes voisins ne m'entendent pas ! Cela me remplit la tête de pensées positives. Enfin, je téléphone à mes amis et à ma famille pour m'assurer qu'ils vont bien avant d’aller me coucher aux côtés de mon chat.
Je partage cela pour dire, s'il vous plaît, soyez responsables : restez chez vous, si vous en êtes capable, non seulement pour vous, mais aussi pour vos proches. Veillez à toujours partager vos sentiments avec les personnes que vous aimez et qui tiennent à vous. Encouragez les autres à faire de même.
Les débuts seront difficiles, mais vous finirez par vous y faire. Rappelez-vous toujours que rien n'est impossible.
Avril 2020