Nous nous seront donnés, dans un laps de temps de dix jours, une chance de penser, d’agir, d’apprendre différemment.
Trois choses surtout me viennent à l’esprit par rapport au camp de Kribi :
Du point de vue de la relation didactique, ç’aura surtout été la possibilité de découvrir l’apprentissage de la langue allemande autrement que par le biais de la voix monocorde d’un enseignant qui dicte. Ce qui nous aura permis aussi en tant qu’enseignant d’amorcer une réflexion sur notre propre place dans l’interaction pédagogique.
Du point de vue de la cohésion du groupe le Camp aura été un cadre d’échange sur le rôle que joue l’outil numérique (au sens large) dans notre rapport au monde, et plus précisément dans notre rapport les uns envers les autres. Cette réflexion aura entre autres attiré notre attention sur la fragilité du lien social et nécessité de conserver un rapport immédiat et monde et à l’altérité.
Enfin le Camp aura offert un cadre idéal à celui qui croit que le vivre ensemble harmonieux c’est quelque chose qui se désire, s’entretient et s’épanouit dans le jeu entre le don volontaire, la perte inconsciente et la création d’espaces de partage. Toutes les formes de diversités (de cultures, langues, visions du monde, trajectoires de vies, etc.) réunies au Camp de Kribi ont rendu cette expérience possible.
Peut-être que de ces moments passés ensemble au Camp naîtront des vocations, peut-être pas. Mais en tout cas nous nous seront donnés, dans un laps de temps de dix jours, une chance de penser, d’agir, d’apprendre différemment. Et ces moments valaient tous les sacrifices.
Onésime Ndé (Enseignant allemand et facilitateur de l’atelier journalisme)