Groupe du mois
Dota
Ses textes traitent de thématiques importantes de façon percutante sans pour autant perdre en poésie et en créativité.
De musicienne de rue à musicienne tout court
Au départ, elle voulait devenir médecin, elle a donc étudié à la Charité à Berlin jusqu’à obtenir son diplôme. Elle est actuellement en tournée avec son nouvel album Freiheit (Liberté) – car Dota Kehr est finalement devenue chanteuse.
Tout a commencé lorsqu’elle chantait dans la rue – c’est de là que vient son ancien nom d’artiste : Kleingeldprinzessin (la princesse de la petite monnaie). Mais aujourd’hui, elle s’appelle simplement Dota, a un groupe du même nom et une solide communauté de fans. Son style musical rappelle souvent la Bossa Nova brésilienne. Son amour pour le Brésil nait dès son plus jeune âge grâce à son baby-sitter brésilien et à un séjour dans le pays. Plus tard, elle apprend à parler couramment portugais. À 16 ans, elle découvre sa passion pour le chant dans un groupe de musique à l’école. Lorsqu’elle apprend à jouer de la guitare à l’âge de 20 ans, elle commence à composer ses propres chansons.
L’audace d’aborder des thèmes forts
La plupart du temps, elle chante et écrit en allemand ; elle utilise ses chansons afin d’aborder des thématiques qu’elle juge importantes à la fois sur scène et devant son public : le racisme ou encore la destruction de la nature par exemple. En 2018, Dota sort un nouvel album. Dans sa chanson Zwei im Bus (Deux dans le bus), elle parle d’un flirt dans le bus où l’homme raconte soudainement une blague raciste. La femme réfléchit dans la chanson comment réagir. Dota critique aussi régulièrement le capitalisme et ses conséquences, par exemple dans sa chanson Raketenstart (Lancement de fusée).Ce sont bien sûr uniquement les plus riches et
les moins respectueux qui ont réussi
L’élite ou celle qui pense l’être a voyagé jusqu’ici et
A amassé
Ce que la planète contient d’organique
et de kérosène
Afin d’élever durant les mille prochaines années
Des plantes utiles dans une solution nutritive
Nous avons vu venir la catastrophe
Comme nos arrière-arrière-grands-parents déjà
Les mêmes idiots, le même problème
Nouvelle génération
Ses textes traitent de thématiques importantes de façon percutante sans pour autant perdre en poésie et en créativité. C’est ainsi que le Tagesspiegel (journal local berlinois) écrit que dans sa musique « le son supporte aussi le contenu ». C’est peut-être la raison pour laquelle elle reçoit le prix Fred-Jay en 2014. Ce prix est décerné chaque année à des compositeur·trice·s germanophones. En 2016, son album Keine Gefahr (Pas de danger) grimpe à la 14ème place du hit-parade.
De nombreux textes de Dota sont dotés de clins d’œil et d’une certaine légèreté. Dota est très sensible, très fine dans son regard sur les rapports humains et elle trouve les bons mots pour les décrire, comme dans sa chanson Prinz (Prince) qui parle de la croyance selon laquelle il existe ‘quelque part la bonne personne à rencontrer’. Et c’est pour cette raison que la personne dans la chanson ne veut pas vraiment s’engager dans la relation qu’elle vit actuellement :
Tu n’es pas mon grand amour, tu es mon passe-temps.
Tu souhaiterais
que je reste – je dis : d’accord… je reste pour le moment…
Un jour, mon prince arrivera, avec lui je veux rester à jamais
Et jusqu’à ce qu’il arrive, j’attends…
Mais je n’aime pas attendre toute seule…
Authenticité
« Partout où les chanteurs sont loués, les mots authenticité et naturel surgissent. Et après, on écoute Dota et on se dit : Ah bon ! Je retire ce que j’ai dit sur l’authenticité et le naturel de tous les autres » explique Sebastian Krämer lors de la remise du prix Fred-Jay. Lors de ses concerts, Dota ne fait pas le show. Le public est là pour écouter Dota et sa musique, tout simplement.C’est peut-être aussi son indépendance qui permet à Dota de conserver son authenticité. Elle a refusé un contrat de 75.000 euros. Heureusement, elle arrive tout de même à vivre de sa musique et cela sans devoir augmenter le prix de ses places de concert. Pour Dota, il est important que le plus grand nombre ait la possibilité de s’acheter un billet pour ses concerts.
Cela va de pair avec sa critique du capitalisme : gagner suffisamment afin de pouvoir payer tout le monde, les technicien·ne·s par exemple et bien sûr les membres du groupe, avec lesquels elle partage équitablement les entrées.
Discographie :
2003 Kleingeldprinzessin
2003 Mittelinselurlaub - Perto da Estrada
2004 Taschentöne – live
2005 Blech + Plastik
2006 Immer nur Rosinen
2009 Schall und Schatten
2010 Bis auf den Grund
2011 Solo live
2011 Das große Leuchten – live
2013 Wo soll ich suchen
2016 Keine Gefahr
2016 Überall Konfetti – live
2018 Die Freiheit
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