Au Coeur de la Littérature
Destins croisés, un patchwork de vies
Dans son roman, Marième Ndir évoque l’amour et l’amitié avec réalisme. La romancière invite à appréhender son œuvre autour de trois principaux axes pour mieux cerner l’intérêt qu’elle dégage.
Destins Croisés raconte l’histoire de quatre jeunes femmes Sénégalaises dans le Paris d’aujourd’hui. L’œuvre nous plonge dans le quotidien et dans l’intimité de Nina, Sali, Khady et Charlotte qui vivent, chacune à sa manière, des relations amoureuses compliquées. C’est donc une interminable succession de tourments, de péripéties, d’instabilités sentimentales et de turpitudes au cœur desquels se retrouvent les quatre héroïnes aux destins véritablement croisés.
Nina est amoureuse de Marc qui a longtemps été son ami. Sali, « l’incorrigible romantique » qui est éperdument éprise de Samba, un coureur de jupon invétéré à qui elle pardonne les infidélités pendant plusieurs années avant de finir par trouver son bonheur avec Thierno, l’ami de Samba. Khady n’a d’yeux que pour d’Henri, le cousin de Nina, qu’elle a quitté quelques années plutôt au moment d’aller poursuivre ses études en France et qu’elle épousera finalement mais non sans difficultés. Charlotte, la plus âgée d’entre elles, finit par se marier à Louis, un Français, alors qu’elle reste amoureuse de Karim, son ami d’enfance.
Pour la romancière, le premier axe de cet ouvrage est de présenter « l’amour et la façon dont chacun le vit. Destins Croisés, c’est l’histoire du grand amour qu’on décide de vivre ou de fuir », explique-t-elle, et d’ajouter : « Certains lecteurs me disaient être en colère contre Nina, la traitant d’égoïste, d’autres trouvaient Sali pathétique avec les hommes, d’autres me révélaient leur préférence pour la relation Khady-Henri etc. J’ai eu toutes sortes de retours me montrant un intérêt certain pour les personnages du roman et l’attente d’une suite ».
L’amitié est le deuxième intérêt de ce livre selon son auteure ; car dans le fond, Destins Croisés est effectivement rythmé par l’amitié inconditionnelle qui existe entre ses personnages principaux qui se soutiennent à tour de rôle et affrontent ensemble les péripéties de leur quotidien parisien. « Le socle de cette amitié, entre cette bande de copines solidaires qui vivent en France alors que leur famille est au Sénégal, est l’ouverture d’esprit et l’empathie. Il y a un lien fort qui encourage la confiance et les confidences entre ces quatre copines », explique Marième Ndir qui confie avoir, elle aussi, « développé un attachement pour ces personnages [qu’elle a] imaginés ».
Enfin, l’œuvre promeut l’image de femmes fortes, des femmes de carrières qui bravent les difficultés et s’imposent dans leurs métiers respectifs. Que ce soit Nina, Khady, Sali ou Charlotte, toutes ont un métier décent dans le roman ; un détail qui a été fait à dessein par la romancière : « Nina, le personnage principal est une femme carriériste qui travaille dans la publicité. Il y a aussi, en dehors des quatre héroïnes, Ma Penda qui est une entrepreneure à succès, propriétaire et gérante d’un complexe de beauté. Il était important pour moi de mettre des personnages carriéristes car j’admire le caractère débrouillard et affairé de la femme Sénégalaise qu’elle soit employée, entrepreneure ou femme au foyer », souligne-t-elle.
Marième Ndir qualifie son roman de « patchwork racontant des vies qui se croisent » et le résume en une phrase : « comment les rencontres qu’on fait dans la vie – qu’elles soient amicales, professionnelles ou amoureuses – impactent notre existence ».