Au Coeur de la Littérature
« A côté du soleil » de Makhtar Diop

Makhtar Diop
Photo (détail) : Stéphanie Nikolaidis

Des rayons ont traversé les murs de la salle Weimar ce 27 Avril 2016, pour éclairer le cœur de la littérature, avec l'auteur Makhtar Diop et son œuvre « À côté du soleil ». Assis aux côtés des modérateurs, Bouya Fall et Oumar Ndiaye, l'invité du jour commencera par se présenter. Jeune auteur, étudiant en droit, spécialisé en criminologie, membre de la SENACLE, une organisation qui œuvre pour la promotion du livre et des jeunes auteurs au Sénégal, Makhtar Diop est de plain-pied dans le monde du livre.

Auteur symboliste, inspiré par Paul Valery et par Charles Baudelaire mais aussi par David Diop, dans son œuvre « Coup de Pilon ». Ce jeune auteur a de quoi mettre de la lumière à vos lectures.

C'est au petit matin que l'inspiration lui fait son plus beau sourire, ses vers se voient naître au moment où le soleil inaugure l'aube. Makhtar Diop estime que « Les poètes sont immortels », mais paradoxalement ne se considère pas encore comme un poète, mais juste un auteur qui fait de la poésie.

Lorsqu'il était à l'école primaire, perdre son stylo suffisait pour le faire fondre en larmes, c'est très tôt qu'il a été séduit par l'écriture.

Son recueil composé de quarante poèmes était de prime abord destiné à ne parler que de la poésie, mais la diversité des thèmes qu'il aborde, s'explique par une certaine ouverture qui s'est faite graduellement.

Ce n'est qu'après quinze mois d'attente, à réunir des fonds, qu'il a pu se faire éditer par L'Harmattan Sénégal, mais sa prochaine œuvre ne marchera pas sur les mêmes sentiers, elle a reçu le financement d'une organisation qui prendra en charge tous les frais de publication.

Dans le poème « Où sont les hommes ?» Makhtar Diop met les pieds dans le plat. Il évoque une question sensible dans nos sociétés en constatant, avec une certaine amertume, que les lieux de cultes et de prières, qui pour lui sont des « temples qui guérissent », sont peu fréquentés par les Hommes qui « attendent le bel âge pour les remplir et pour effacer un passé parfois ténébreux ».

Dans « Fanta face Coca-Cola legs », Diop fustige la dépigmentation, cette déviance sociale qui tend à se muer en norme. Il titre ce poème avec une certaine ironie, un faux rire, qui condense toute la colère et la déception qu'il ressent vis-à-vis de toutes ces « femme(s) noire(s) jadis sans tache ».

Après cette belle présentation, la note de lecture d'Onanina Valdez a été d'une très grande précision. Onanina a littéralement mis cette œuvre sur un piédestal, une analyse qui fait ressortir toute la beauté et la profondeur des écrits de Makhtar, la particularité de sa plume et le voyage dans les différents thèmes qu'il aborde.

Lorsque la parole est donnée au public, après plusieurs félicitations, un des participants demande à l'auteur s'il ne craignait pas de vivre les mêmes horreurs que les anciens symbolistes, mais pour apporter réponse à cette question, l'auteur estime être un symboliste du 21e siècle.

En tant que président du SENACLE, un des modérateurs estime que l'auteur devrait rentrer en contact avec l'association des écrivains sénégalais pour qu'ensemble ils puissent réunir leurs forces afin de donner un nouveau souffle au monde du livre au Sénégal. Cette soirée littéraire a été clôturée par une prestation slam de Kemit , avec son texte, intitulé «J'imagine».