L’enlèvement des graffitis
L’art subconscient
L'élimination des graffitis a permis de surmonter les obstacles habituels qui entravent la créativité et a assuré une place dans l'histoire de l'art moderne, même s'ils ont été réalisés par des personnes qui ont inconsciemment créé leurs œuvres d'art.
Enlèvement de graffitis : L’acte d’effacer des graffitis indésirables en les recouvrant de peinture ou en les rendant illisibles.
Art subconscient : Une œuvre d’art conçue sans l’intention délibérée de son créateur.
Un nouveau mouvement artistique est apparu à l’ère moderne, et on le retrouve dans presque toutes les villes du monde. L’enlèvement des graffitis, communément appelé « buffing » en anglais, remplit des murs autrement vides avec des peintures minimalistes de toutes tailles, dans un style multicouche et souvent texturé. Jusqu’à présent, le phénomène a été largement occulté, mais il gagne chaque jour en importance.
Les médias sociaux permettent aux passionnés de se rassembler et de partager leurs photos du monde entier. Des documentaires ont été réalisés afin d’explorer cette nouvelle forme artistique, mettant en évidence le relief brut et sublime que ces œuvres offrent au spectateur dans le paysage urbain. Malgré tout, les origines mystérieuses de ce nouveau mouvement continuent de charmer les passants et les aventuriers urbains, et invitent à des recherches plus approfondies pour tout historien de l’art sérieux.
Souvent le fruit d’unecollaboration entre des graffeurs et des effaceurs individuels qui s’étend sur des semaines et même des mois pour créer une seule grande murale, le recouvrement de graffitis peut être considéré comme un travail participatif et chevauche à la fois la pratique sociale et l’expression temporelle.
Le style général du buffing est distinct et présente des liens évidents et élémentaires avec le minimalisme et l’expressionnisme abstrait, les artistes Mark Rothko, Jackson Pollock et Ellsworth Kelly, ainsi que les premières expériences modernistes du Bauhaus et l’anti-art du mouvement dada.
C’est la forme standard et la plus courante de recouvrement de graffitis. Son objectif premier est de masquer ou de détruire la lisibilité des graffitis sans toutefois les transformer en pollution visuelle. Des teintes neutres comme le gris foncé dans des formes plus ou moins rectangulaires se rangent sous cette catégorie.
Fantôme
La catégorie fantôme découle sans doute du manque de temps ou de ressources, car elle constitue la forme la moins efficace d’enlèvement de graffitis. Dans ce type de recouvrement, l’effaceur se greffe au tag, lequel devient « fantôme ». L’œuvre originale est donc visible dans sa forme ou son contour, ce qui crée des compositions sauvages. Il s’agit de la catégorie la plus évidente, fondée sur la collaboration.
Radical
Ce masquage recouvre généralement les graffitis au complet, mais de façon radicale. Cette catégorie se distingue par le fait que l’effaceur peint de nouvelles formes, surtout des silhouettes, perçues comme des dessins d’objets (par exemple, un camion avec des roues, ou une baleine avec un évent et une queue). Le processus d’effacement est radicalement transformé et devient une occasion de partager des symboles ou des images primitives. Il est toujours agréable de tomber sur cette catégorie, mais elle est peu fréquente.
Des documentaristes et collectionneurs explorent de nouvelles catégories plus précises, dont l’enlèvement de graffitis expurgé (proposé par McCormick), non supprimé et réactionnaire (Kalin), ainsi que maltraité et gravé (Burke et Corcoran), lesquelles sont décrites ci-après.
L’enlèvement expurgé des graffitis consiste à utiliser des hachures, des tirets ou des « X » simples et marquants pour rendre les graffitis illisibles mais partiellement visibles. Les enlèvements non supprimés sont des formes d’art subconscient créées depuis la construction de bâtiments, par exemple, en apprêtant les fissures des murs en béton ou en échantillonnant des couleurs sur les murs des bâtiments. L’enlèvement réactionnaire semble être le résultat de graffeurs qui souhaitent agrandir l’espace de graffiti en ajoutant des zones de faux retrait. L’enlèvement maltraité apparaît comme un marquage ou un gribouillage très angoissé avec une utilisation de matériaux divers exécutée à la va-vite. L’enlèvement gravé concerne les textures créées par l’utilisation de sableuses ou de jets d’eau sous haute pression qui modifient les surfaces nettoyées, créant ainsi des compositions picturales tenaces.
Alors que la société continue d’évoluer vers le consumérisme et l’aliénation du milieu de travail, notre esprit créatif est réprimé. Nous cherchons inconsciemment de nouvelles façons d’exprimer et de partager nos désirs les plus profonds. Chaque ajustement ou révision du milieu qui nous entoure produit une sorte d’artéfact de cette expression clandestine — cet art subliminal et subconscient. Bien que, comme l’art minimaliste des années 1970, l’art subconscient concerne tout autant ce qui l’entoure que la forme elle-même, l’enlèvement des graffitis doit néanmoins être attribué aux artistes qui le produisent.
Si la valeur artistique et la question de l’intention dans le travail esthétique peuvent faire l’objet d’un débat, l’intérêt continu et les éléments artistiques de l’enlèvement des graffitis doivent être soulignés. La catégorisation des œuvres et la documentation du mouvement sont en hausse. Les historiens de l’art, les responsables culturels et les photographes urbains continuent à célébrer ce mouvement unique sous forme de vidéos, de photographies et de livres. L’idée provocatrice que l’art est partout et qu’il est créé inconsciemment dégage un charme particulier, et l’art subconscient de l’enlèvement des graffitis repousse les limites de l’art et de la vie de façon nouvelle et constructive.
Art subconscient : Une œuvre d’art conçue sans l’intention délibérée de son créateur.
Un nouveau mouvement artistique est apparu à l’ère moderne, et on le retrouve dans presque toutes les villes du monde. L’enlèvement des graffitis, communément appelé « buffing » en anglais, remplit des murs autrement vides avec des peintures minimalistes de toutes tailles, dans un style multicouche et souvent texturé. Jusqu’à présent, le phénomène a été largement occulté, mais il gagne chaque jour en importance.
Les médias sociaux permettent aux passionnés de se rassembler et de partager leurs photos du monde entier. Des documentaires ont été réalisés afin d’explorer cette nouvelle forme artistique, mettant en évidence le relief brut et sublime que ces œuvres offrent au spectateur dans le paysage urbain. Malgré tout, les origines mystérieuses de ce nouveau mouvement continuent de charmer les passants et les aventuriers urbains, et invitent à des recherches plus approfondies pour tout historien de l’art sérieux.
Notre culture visuelle la plus avancée, la plus sensuelle et la plus subtile doit être communiquée de manière subconsciente et clandestine afin qu’elle puisse être appréciée comme une sorte de « secret public ».
Avalon Kalin , entretien dans BUFF par Stephan Burke et Fiachra Corcoran, 2018
Souvent le fruit d’unecollaboration entre des graffeurs et des effaceurs individuels qui s’étend sur des semaines et même des mois pour créer une seule grande murale, le recouvrement de graffitis peut être considéré comme un travail participatif et chevauche à la fois la pratique sociale et l’expression temporelle.
Le style général du buffing est distinct et présente des liens évidents et élémentaires avec le minimalisme et l’expressionnisme abstrait, les artistes Mark Rothko, Jackson Pollock et Ellsworth Kelly, ainsi que les premières expériences modernistes du Bauhaus et l’anti-art du mouvement dada.
On peut classer l’enlèvement des graffitis en trois grandes catégories : conservateur, fantôme, et radical
ConservateurC’est la forme standard et la plus courante de recouvrement de graffitis. Son objectif premier est de masquer ou de détruire la lisibilité des graffitis sans toutefois les transformer en pollution visuelle. Des teintes neutres comme le gris foncé dans des formes plus ou moins rectangulaires se rangent sous cette catégorie.
Fantôme
La catégorie fantôme découle sans doute du manque de temps ou de ressources, car elle constitue la forme la moins efficace d’enlèvement de graffitis. Dans ce type de recouvrement, l’effaceur se greffe au tag, lequel devient « fantôme ». L’œuvre originale est donc visible dans sa forme ou son contour, ce qui crée des compositions sauvages. Il s’agit de la catégorie la plus évidente, fondée sur la collaboration.
Radical
Ce masquage recouvre généralement les graffitis au complet, mais de façon radicale. Cette catégorie se distingue par le fait que l’effaceur peint de nouvelles formes, surtout des silhouettes, perçues comme des dessins d’objets (par exemple, un camion avec des roues, ou une baleine avec un évent et une queue). Le processus d’effacement est radicalement transformé et devient une occasion de partager des symboles ou des images primitives. Il est toujours agréable de tomber sur cette catégorie, mais elle est peu fréquente.
Des documentaristes et collectionneurs explorent de nouvelles catégories plus précises, dont l’enlèvement de graffitis expurgé (proposé par McCormick), non supprimé et réactionnaire (Kalin), ainsi que maltraité et gravé (Burke et Corcoran), lesquelles sont décrites ci-après.
L’enlèvement expurgé des graffitis consiste à utiliser des hachures, des tirets ou des « X » simples et marquants pour rendre les graffitis illisibles mais partiellement visibles. Les enlèvements non supprimés sont des formes d’art subconscient créées depuis la construction de bâtiments, par exemple, en apprêtant les fissures des murs en béton ou en échantillonnant des couleurs sur les murs des bâtiments. L’enlèvement réactionnaire semble être le résultat de graffeurs qui souhaitent agrandir l’espace de graffiti en ajoutant des zones de faux retrait. L’enlèvement maltraité apparaît comme un marquage ou un gribouillage très angoissé avec une utilisation de matériaux divers exécutée à la va-vite. L’enlèvement gravé concerne les textures créées par l’utilisation de sableuses ou de jets d’eau sous haute pression qui modifient les surfaces nettoyées, créant ainsi des compositions picturales tenaces.
Alors que la société continue d’évoluer vers le consumérisme et l’aliénation du milieu de travail, notre esprit créatif est réprimé. Nous cherchons inconsciemment de nouvelles façons d’exprimer et de partager nos désirs les plus profonds. Chaque ajustement ou révision du milieu qui nous entoure produit une sorte d’artéfact de cette expression clandestine — cet art subliminal et subconscient. Bien que, comme l’art minimaliste des années 1970, l’art subconscient concerne tout autant ce qui l’entoure que la forme elle-même, l’enlèvement des graffitis doit néanmoins être attribué aux artistes qui le produisent.
Si la valeur artistique et la question de l’intention dans le travail esthétique peuvent faire l’objet d’un débat, l’intérêt continu et les éléments artistiques de l’enlèvement des graffitis doivent être soulignés. La catégorisation des œuvres et la documentation du mouvement sont en hausse. Les historiens de l’art, les responsables culturels et les photographes urbains continuent à célébrer ce mouvement unique sous forme de vidéos, de photographies et de livres. L’idée provocatrice que l’art est partout et qu’il est créé inconsciemment dégage un charme particulier, et l’art subconscient de l’enlèvement des graffitis repousse les limites de l’art et de la vie de façon nouvelle et constructive.