Chapitre Kinshasa
AFRICAN MODERNISM

African Modernism
©Goethe-Institut Kinshasa

L'exposition itinérante "African Modernism", recherchée et organisée par l'architecte et auteur Manuel Herz veut susciter un discours sur l'architecture moderne et ses implications historiques, politiques et socioculturelles dans différentes villes.

À la fin des années 1950 et au début des années 1960, la plupart de pays d'Afrique subsaharienne avaient acquis leur indépendance. L'architecture était devenue l'un des principaux moyens par lequel les jeunes nations exprimaient leur identité. Des bâtiments de parlement, des banques centrales, des stades, des centres de conférence, des universités et des monuments commémoratifs de l'indépendance avaient été construits, souvent avec des styles héroïques et audacieux.
L'architecture moderne et futuriste reflète les aspirations et l'esprit tournés vers l'avenir qui dominaient à cette époque. La période de boom économique qui a coïncidé avec cette époque, avait rendu possible plusieurs méthodes de construction élaborées. De l’autre côté, le climat tropical avait permis une architecture mêlant intérieur et extérieur, axée sur la forme et l'expression de la matérialité. L'architecture des pays comme le Ghana, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Kenya ou la Zambie représente encore certains des meilleurs exemples d'architecture des années 1960 et 1970 dans le monde.
Le projet conçu par l’architecte allemand Manuel Herz ouvrira un nouveau chapitre grâce au Goethe Institut : le Chapitre Kinshasa, avec les photographies de Jered Modua, Sephora Mianda et Myra D. Vahighene.
 

  • Cathédrale du centenaire ©Myra Dunoyer Vahighene
    Cathédrale du centenaire
  • Echangeur de Limete ©Sephora Mianda
    Echangeur de Limete
  • Echangeur de Limete ©Sephora Mianda
    Echangeur de Limete
  • Echangeur de Limete ©Sephora Mianda
    Echangeur de Limete
  • SOZACOM ©Myra Dunoyer Vahighene
    SOZACOM
  • SOZACOM ©Myra Dunoyer Vahighene
    SOZACOM
  • SOZACOM ©Myra Dunoyer Vahighene
    SOZACOM
  • Cathédrale du centenaire ©Myra Dunoyer Vahighene
    Cathédrale du centenaire
  • Cathédrale du centenaire ©Myra Dunoyer Vahighene
    Cathédrale du centenaire
  • UPN Université Pédagogique Nationale ©Jered Modua
    UPN Université Pédagogique Nationale
  • UPN Université Pédagogique Nationale ©Jered Modua
    UPN Université Pédagogique Nationale
  • UPN Université Pédagogique Nationale ©Jered Modua
    UPN Université Pédagogique Nationale
  • lNBTP Institut du Bâtiment et des Travaux Publics ©Sephora Mianda
    lNBTP Institut du Bâtiment et des Travaux Publics
  • lNBTP Institut du Bâtiment et des Travaux Publics ©Sephora Mianda
    lNBTP Institut du Bâtiment et des Travaux Publics
  • lNBTP Institut du Bâtiment et des Travaux Publics ©Sephora Mianda
    lNBTP Institut du Bâtiment et des Travaux Publics
 

Bref aperçu de la constitution du patrimoine architectural congolais après l’indépendance, 1960

De prime abord, la ville de Kinshasa s’est surtout construite au début des années 1950.La déclaration de l’indépendance du Congo et les années turbulentes qui suivirent, avaient eu des répercussions significatives sur la construction dans la ville-province. Cela était dû notamment à un départ important d’européens.
Jean Maes, par contre était resté et avait continué de travailler quelques années pour l’Office de Cité Africaine, (OCEA), rebaptisé plus tard Office national du logement (ONL).
La majorité d’architectes résidant au Congo sont retournés en métropole après 1960.Certains architectes belges ne reprendront leurs activités au Congo qu’une fois la situation politique stabilisée.
La Mission française d’urbanisme (MFU) s’installe au Congo vers les années 1965, suite à la demande du président Mobutu. A la même période arrivent aussi des architectes français tels qu’HANNIBAL BADEAUX, DANIEL VISART ou OLIVIER CACOUB, pour équiper la jeune nation en constructions grandeur-nature afin de lui donner un nouveau visage. C’est à ce moment que serons déboulonnés tous les monuments coloniaux encore présents dans l’espace urbain.
Nous assisterons également à l’émergence du réseau de l’aide au développement, avec des perspectives dans la construction d’écoles et de centres d’éducation. Paul Dequeker, architecte scheutiste sera à l’origine d’une importante production.
Avec un régime stable, l'économie va amorcer une reprise et les investisseurs étrangers seront de retour au Congo dans la seconde moitié des années 1960. D'importants immeubles de bureaux, des sièges, des banques, des ministères commencent à s’installer avec des hauteurs surpassant le plus souvent celle des constructions des années 1950. Une typologie voit le jour, celle de bureaux élancés.

SOZACOM SOZACOM
Le projet le plus remarqué reste la tour Sozacom, abritant les bureaux de la Société générale des minerais (devenu plus tard la Gécamines), ainsi qu’une série d’appartements aux étages supérieurs, conçue par les architectes belges Claude Strebelle et André Jacqmain.
Avec la zaïrianisation, le goût affirmé pour le monumental s'illustre par la réalisation de bâtiments et de projets urbains dont l'origine date en effet d'avant 1973, comme le siège de la Radio-Télévision nationale Zaïroise ou la tour de l'échangeur de Limete, et aussi dans les décennies suivantes le palais du peuple, le stade des Martyrs et le complexe présidentiel de la N'sele.
Tous ces bâtiments sont livrés clés en main par les nouveaux partenaires du Congo (notamment la Chine) qui remplacent les belges et les français en tant qu’acteurs importants dans le domaine de la construction.

UPN Université Pédagogique Nationale UPN Université Pédagogique Nationale

Avec une démographie galopante, une gigantesque agglomération spontanée où la création de logements et d'infrastructures publiques représente un défi majeur s'est greffée à la ville de Kinshasa.
Une reprise en main avait été amorcé à travers le programme en cinq chantiers lancés par l'ancien président Joseph Kabila dès son élection en 2006, qui visait notamment les infrastructures, la santé, l’éducation, l'eau et l’électricité. De nombreux chantiers de travaux publics s’ouvrent alors à Kinshasa, entre autres la construction et la rénovation d’hôpitaux et d’écoles.
Parallèlement plusieurs projets immobiliers, la plupart de grande envergure et financés souvent par des investisseurs étrangers, commencent déjà à marquer le futur paysage de la ville, comme les complexes résidentiels, les hôtelleries et les lieux de loisirs ou d’audacieux projets comme celui de la Cité du fleuve.
Signalons aussi que les constructions de l’ère mobutiste sont des architectures importées qui témoignent de la continuité d’influence et de l’expertise venues d’ailleurs.