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Matti Schulz

Matti Schulz
Photo: Chris Shongo

Matti Schulz a passé une résidence d'artiste à l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, où il a créé des œuvres dans les ateliers de sculpture et de céramique. Dans cette Interview il parle de l'importance de l'art dans la ville de Kinshasa et de sa première apparition entant que rappeur avec un live band.

Quelles impressions as-tu de Kinshasa?
 
Les premiers jours étaient très agités pour moi. Premièrement, le chemin de l’aéroport à l'Académie était déjà une aventure. L'image des rues, des gens: Kinshasa est une ville ultra-vivante et on a l'impression que tout peut arriver à n'importe quel moment.
La ville est pleine de musique, et l'art a une grande importance. Les artistes et les musicien(ne)s sont très estimé(e)s et inspirent le respect. Ça donne l'impression que les arts et la musique entretiennent une relation privilégiée avec les gens et que ce que tu fais importe peu. Je ne connais rien de comparable en Europe.
 
Tu fais des dessins, de la céramique et des œuvres en métal, tu ne te limite pas à un seul medium. Est-ce que c'est facile pour toi de travailler de manière interdisciplinaire ici?
 
Ici à Kinshasa, il y a beaucoup d'influences différentes. Beaucoup d'artistes travaillent de manière interdisciplinaire et réfléchissent aussi de cette façon en ce qui concerne la musique et l'art. Un concert est organisé spontanément et directement une exposition s'y ajoute, ça c'est vraiment cool. Il y a ici une forte énergie et tellement de choses se télescopent que je ne peux même pas penser à faire une seul chose. La mode aussi joue un rôle important dans la perspective artistique. Les gens ont un look super et ont très bon goût. Beaucoup de gens créent leur propre style, Kizobazoba.
 
Comment pouvons-nous imaginer ton travail quotidien dans les ateliers de l'Académie?
 
Jusque là j'ai plus travaillé dans l'atelier de céramique et parfois j'ai travaillé dans les ateliers des étudiants. J'ai modelé et j'essaye de réaliser une fournée, si tous ce passe bien. Le travail dans les ateliers à Kinshasa n'est pas vraiment différent que le travail dans les ateliers d'autres académies.
 
Tu as été sur scène entant que musicien à Kinshasa.
 
Ça c'était très cool. C’était la première fois que je jouais avec un live band, le groupe Yamoja. J'ai seulement raconté à quelques personnes que je fais aussi un peu le rap parfois, et ça s'est vite propagé. Après un ami m'a présente le groupe, qui par hasard faisait un concert le weekend et ils ont tout suite eu envie de m'embarquer. Même si la ville est très 'rough', et la pauvreté est accablante, les gens sont très ouverts.
  
Où vois-tu des possibilités de collaboration avec des artistes congolais(es), il y a-t-il des choses en commun, à quoi peux-tu te raccrocher?
 

En tout cas, j'ai très envie de réaliser une exposition avec les gens que j'ai rencontré à Kinshasa, et aussi avec ceux que je vais encore rencontrer. J'aimerais bien tisser des liens qui perdurent au-delà de la résidence. J'aimerais montrer aux gens 'mon monde', et ne pas venir seulement pour profiter des influences de Kinshasa.
 
Des endroits préférés à Kinshasa? 
 
Soundsystem Bandal, Café des Arts, le House Crash et les marchés, Yango!

Propos recueillis par Arend Bruchwitz