Azcapotzalco
« Fierté de Chintololo » de Alina Kiliwa

Orgullo Chintololo Teaser © Daniel Espinoza Cisne

Les affichettes font partie des traditions commerciales. Que ce soit sur les pancartes des stands de fruits et légumes, des épiceries de quartier ou sur les façades des boulangeries avec le calendrier des saints : au Mexique, on trouve une forte culture de la calligraphie ou du lettrage.

Masi pour l’artiste Alina Kiliwa, une pancarte n’était pas assez grande pour y consigner toutes ses idées. Elle s’est rendue dans la rue pour y décorer les murs. L’un d’entre eux se trouve dans le quartier d’Azcapotzalco et elle y transcrit l’art de vie et les caractéristiques des habitants du quartier. On peut lire sur la peinture Orgullo Chintololo (Fierté de Chintololo), en jaune et rouge sur un fond rouge et orange.
  • Orgullo Chintololo 1 © Daniel Espinoza Cisne
  • Orgullo Chintololo 2 © Daniel Espinoza Cisne
  • Orgullo Chintololo 3 © Daniel Espinoza Cisne
  • Orgullo Chintololo 4 © Daniel Espinoza Cisne
  • Orgullo Chintololo 5 © Daniel Espinoza Cisne
Mais que signifie le mot « chintololo » ? La peintre muraliste nous l’explique :

« J’ai toujours vécu à ‘Azcapo’ et le mot « Chintololo » caractérise les habitants de l’arrondissement. Beaucoup de gens qui vivent à Azcapotzalco ont un faible pour l’histoire et les traditions de la population d’origine. C’est pour cette raison que j’ai choisi de peindre cette expression ».
 
Ce nom donné aux habitants vient des mots ‘Chintli’ (le postérieur) et ‘Tololntic’ (rond). On le traduit par « autichtone avec de grosses fesses ». Mais il y a une autre interprétation qui considère les mots ‘Chintun’ (petite pierre) et ‘T’otl’ (graver), donc ‘ceux qui gravent’. Mais en général on se réfère à la première version car l’emblême de l’arrondissement est une fourmi avec un très gros postérieur.

À propos de l'artiste

Alina Kilawa Bio © Daniel Espinoza Cisne Alina nous raconte comment la calligraphie est devenue son art à elle.

« J’ai commencé la calligraphie à la sociedad de calígrafos, mais j’ai toujours voulu faire de la peinture murale, qui me faisait penser aux enseignes des magasins visibles dans la rue. Comme je ne trouvais pas d’atelier ni de lieu où je pouvais apprendre cela, je me suis décidée à faire des recherches par moi-même. En observant des dessinateurs de pancartes dans la rue, j’ai appris les techniques et repéré le matériel puis j’ai commencé à peindre il y a six ans dans des festivals d’art urbain. »
 
Bien que la technique du lettrage soit à la mode, il y a peu de personnes qui l’utilisent dans la rue : « Ma première peinture ayant recours au lettrage, même si elle était petite, fut réalisée sur la terrasse du Musée mexicain du jouet ancien (MUJAM) et elle disait : ‘Ne cesse jamais de jouer’ ». Une maxime qu’Alina a toujours gardée en réalisant ses lettres.

Quand je peins sur les murs en ville, j’essaie toujours de laisser aux gens un message positif, la combinaison de mots permet de transmettre un nombre infini de messages.

Alina Kiliwa

Hormis la météo, les façades et la hauteur, Alina a été confrontée à de nombreux défis en travaillant à ces peintures murales :

« Il m’est arrivé de peindre dans une zone dangereuse où il y avait à tous les coins des drogués et des ivrognes qui s’approchaient pour regarder ou pour parler. L’un d’entre eux venait toujours à brûle-pourpoint et disait ‘Ahhh, des ‘filles à graffitti’ en nous proposant de la drogue ou de l’alcool », raconte-t-elle.
 

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