À propos du projet
Kinshasa 2050: Les femmes d'abord

Atelier Kinshasa 2050 en février 2018
Photo: Michel Katompa | Goethe-Institut Kinshasa

Le projet « Kinshasa 2050 : Les femmes d’abord » est un projet de mentorat et d’exposition à destination d’artistes féminines de Kinshasa, qui a pour objectif de stimuler leur créativité artistique et de mettre en exergue leur production dans un contexte privilégié. Ateliers de rédaction de projet et d’accompagnement artistique, appel à projet, Kinshasa 2050 se concentrera sur les arts plastiques et numériques, la mode et le design avec pour finalité la réalisation d’une exposition sur le thème de la place de la femme à Kinshasa en 2050.
 

  • L'exposition „Les Femmes d'Abord“ Photo: © Goethe-Institut Kinshasa
  • L'oeuvre « Bunda » de Monice Toiliye Photo: © Goethe-Institut Kinshasa
  • L'oevre « Grand Prêtre Mère » de Do Nsoseme Photo: © Goethe-Institut Kinshasa


La scène artistique et culturelle de RDC est très largement dominée par les hommes. Alors qu’à l’Académie des Beaux-Arts (la seule école d’arts du pays), plus d’un tiers des étudiants sont des femmes, les projets artistiques actuels montrent une toute autre réalité. Pour l’exposition « Young Congo », dont l’objectif est de montrer les talents du pays, on ne trouve qu’une seule artiste congolaise, qui de surcroît vit depuis plusieurs années en Europe. Pour la 5e édition de la Biennale de Lubumbashi, la seule exposition artistique congolaise de rayonnement international, n’a également présenté qu’une seule artiste féminine de RDC. Et lors de l’édition précédente de Kinshasa 2050, intitulé « Kinshasa 2050 : digital city ? », organisée conjointement par le Goethe Institut et l’Institut français, seuls 2 projets artistiques sur 52 reçus étaient des projets d’artistes féminines et aucun n’a été retenu par le jury, lequel n’a finalement présenté que des projets d’artistes masculins.
 
Que se passe-t-il entre l’Académie des Beaux-arts et l’entrée dans la vie active ? A la fin de leurs études, la majorité des femmes suivent un chemin tout tracé : après le mariage, la plupart des jeunes femmes s’occupe de leur foyer et de leur famille. Leur conjoint ne soutient leur démarche artistique d’autant plus si elle est florissante. Les rares femmes artistes qui ont également une famille doivent fournir un effort considérable pour poursuivre leur travail. Ou alors, elles sont contraintes de se soustraire à la forte pression sociale en refusant de fonder une famille, position particulièrement difficile à assumer au sein d’une société basée sur les liens familiaux.
 
A l’instar de nombreux pays dans le monde, il est plus facile pour les femmes en RD Congo de s’exprimer dans un espace « sécurisé » où elles peuvent librement penser et parler. Récemment, la Fondation Hirondelle a organisé une conférence radiophonique sur l’engagement des jeunes femmes dans le processus électoral. Environ 150 jeunes femmes ont participé à cette discussion et pour garantir une parole libre et sans contrainte, l’accès à cette conférence était strictement interdite aux hommes. Les réactions ont été très positives. A l’occasion de la Nuit des Idées, dont le thème était « Manifestation dans l’espace publique : espace d’expression et non de violence », une représentante d’une organisation féminine de défense des droits citoyens indiquait que l’association organise des marches uniquement réservées aux femmes après avoir constaté que les violences lors des marches « mixtes » venaient autant de l’intérieur que de l’extérieur du cortège.
 
Notre projet part du postulat qu’un monde est plus juste et plus créatif si cette créativité n’est pas réservée à un genre humain déterminé. C’est la raison pour laquelle, nous voulons créer un espace de travail et de création favorable pour les femmes artistes, dans lequel elles peuvent s’exprimer et être accompagnées dans leur démarche artistique. Dans ce cadre sécurisé, elles pourront se défaire des difficultés structurelles auxquelles elles se heurtent dans le monde artistique, partager et développer des stratégies propices à la production artistique.
 
Un appel à projet public sera lancé début 2018. Seules les femmes œuvrant dans le domaine des arts plastiques et numériques, de la mode et du design pourront candidater. A l’occasion d’ateliers animés par des spécialistes féminines, les travaux présentés seront discutés et accompagnés. Les animatrices de ces ateliers accompagneront l’émergence des projets jusqu’à l’exposition. Le thème de l’exposition est le rôle des femmes dans le Kinshasa du futur, d’où le titre : Les femmes d’abord.

Calendrier

  • Février: Appel à projet
  • 1er atelier: du 3 au 6 février, animé par Virginie Dupray, Studios Kabako Kisangani
  • 2e atelier du 7 au 9 mars, animé par Bill Kouélany, Ateliers Sahm, Brazzaville
  • 3e atelier le 23 avril
  • Juin-juillet-août: production artistique 
  • Septembre: exposition