Dans la nouvelle série en streaming « Becoming Karl Lagerfeld », l'icône de la mode est incarnée par Daniel Brühl, la superstar de Marvel. Ce nouveau biopic n'est qu'un des nombreux films et séries actuels dans lesquels un acteur connu incarne une personnalité historique.
Assis sur des draps en soie rouge, dans un pyjama en soie orné de Pierrot, Karl Lagerfeld est tendu et enfonce une barre de chocolat dans sa bouche. « J'en ai marre que personne ne me prenne au sérieux" », entend-on sa voix dans la bande-annonce de Becoming Karl Lagerfeld. Le drame original en six parties suit la superstar de la mode en tant que créateur de prêt-à-porter encore relativement inconnu, qui trouve sa voie et son style inimitable au milieu des passions et des querelles.LA PRODUCTION AUSSI OPULENTE QUE LA VIE DU DESIGNER
L'acteur germano-catalan Brühl a déjà reçu des éloges lors de la présentation de la série au Festival de Cannes, où le défilé de mode animé au début du premier épisode a enthousiasmé le public. Au-delà de l'éventail, de la queue de cheval, des gants et des lunettes de soleil, Brühl saisit le caractère de Lagerfeld : ambitieux, espiègle, aussi sûr de lui que maladroit. La vision plus vraie que nature de Lagerfeld se reflète dans la valeur de production de la série : 3 000 costumes, 2 200 figurants, plus de 40 plateaux. Tout cela dans le Paris, Monaco et Rome des folles années 1970.Perspicace, éloquent, witzig, charmant
Les souvenirs de Daniel Brühl sur le créateur de mode
ont parlé.
Pour Brühl, ce n'est pas la première occasion de faire le portrait d'une personnalité emblématique. Il a déjà joué des célébrités par le passé, comme l'intrépide pilote de course Nikki Lauda. Les biopics allemands sont peut-être moins connus que ceux d'Hollywood, mais certains marquent durablement les esprits. Barbara Sukowa a incarné plusieurs icônes féministes : Hannah Arendt, Rosa Luxemburg et Hildegard von Bingen. Les biopics allemands mettent souvent en scène des nazis (par ex. Der Untergang ; bientôt Robert Stadlober dans le rôle de Goebbels) ou des dissidents (par ex. Sophie Scholl ; Gundermann ; prochainement Jonas Dassler dans le rôle de Bonhoeffer). Brühl ne s'est toutefois pas laissé convaincre de jouer un rôle : il a refusé de jouer Hitler, par deux fois.
BIOPICS : UN BUSINESS EN PLEIN ESSOR
Dans un bon biopic, il s'agit moins de vérité ou de récit exact d'une vie que d'un bon storytelling et de l'association entre une personne fascinante et énigmatique et la curiosité des spectatrices pour des personnages forts. Le public est attiré par les personnalités non-conformistes et veut découvrir le secret du succès.L'incarnation d'une célébrité du cinéma actuel confère à la représentation un attrait supplémentaire. L'approche "les stars jouent les stars" a un double pouvoir d'attraction, notamment pour les départements marketing : Elle souligne la ressemblance physique ainsi que la capacité de transformation de l'acteur et invite en outre le public à explorer les liens entre l'acteur et le personnage. Biopics d'artiste à artiste : le summum de la représentation (de soi), qui contient la recette de la célébrité et de la richesse et convient donc parfaitement à notre époque d'influenceurs.
AU PLUS PRÈS DES STARS
Ceux qui ne se lassent pas du genre et qui cherchent cette année de l'inspiration pour des coups de génie biographiques trouveront en tout cas rapidement leur bonheur : Timothée Chalamet en Bob Dylan, Kingsley Ben-Adir en Bob Marley, Tom Holland en Fred Astaire, Billy Porter en James Baldwin, Jeremy Allen White en Bruce Springsteen et Angelina Jolie en Maria Callas - cette dernière étant l'une des plus rares représentations d'artistes féminines.Ce qui unit les sujets de biopics, d'Elvis à Amy Winehouse, à travers les résistances et les changements, c'est qu'ils laissent des traces, ont modifié durablement leur secteur et sont l'objet de débats : controversés, héroïques - souvent les deux. Les émotions sont à l'honneur : amour passionné, fêtes endiablées, jalousie frénétique, ambition démesurée, égomanie destructrice, décisions courageuses à contre-courant et non-respect des genres ou autres rôles sociaux imposés.
KRUGER RENCONTRE DIETERICH
Beaucoup de ces éléments s'appliquent à Marlene Dietrich, qui sera portée à l'écran par Diane Kruger dans une mini-série de cinq épisodes intitulée Marlene Dietrich - Une femme en guerre - une fois de plus, de star en star. L'ex-mannequin et actrice Kruger a adressé son idée au réalisateur Fatih Akin, qui a récemment adapté la vie du gangsta-rappeur Xatar dans Rheingold, pour mettre en lumière la vie de Dietrich en tant qu'artiste et émigrée allemande. Après la collaboration Akin-Kruger sur le long métrage Amrum, qui sera tourné en 2024 et sortira en septembre 2025, Dietrich est en phase de développement. Le scénario est écrit.Dans le deuxième épisode de Becoming Karl Lagerfeld, on voit d'ailleurs apparaître Marlene Dietrich, 70 ans, jouée par Sunnyi Melles (Triangle of Sadness). Pendant ce temps, Daniel Brühl a retrouvé la photo que Karl Lagerfeld avait prise de lui il y a 20 ans - un départ photographie une star, deux fois valent mieux qu'une.
Six épisodes d'environ 45 minutes chacun
Pays de production : France
Réalisation : Jérôme Salle, Audrey Estrougo
Scénario : Isaure Pisani-Ferry, Dominique Baumard, Jennifer Have, Nathalie Hertzberg
Actrices et acteurs : Daniel Brühl, Théodore Pellerin, Arnaud Valois, Alex Lutz, Agnès Jaoui, Lisa Kreuzer
Regarder « Becoming Karl Lagerfeld »
- Au Canada sur Disney+
Juillet 2024