Malgré les circonstances difficiles liées à la pandémie et les restrictions de déplacement qui en ont découlé, la plupart des résidences prévues ont pu avoir lieu. Une série d'œuvres fantastiques a vu le jour et les échanges avec des créatrices et créateurs d'un autre environnement a enrichi le travail artistique de toutes et tous. Dans cette série de vidéos, les résidentes vous présentent en mots et en images leur travail dans le cadre du projet.
Perspectives circumpolaires
La crise climatique menace toutes les sociétés, en particulier celles qui vivent dans le Nord circumpolaire. Si les connaissances autochtones sont de plus en plus reconnues dans les discours internationaux, c’est parce qu’elles sont surtout considérées comme une réponse au défi du changement climatique. Le programme reconnaît le lien et l'interdépendance entre l'urgence de la crise climatique et la pertinence des droits des peuples autochtones et de l'autodétermination. Le projet est un point de départ pour partager des connaissances et relier les discours du Nord avec ceux du Sud.
Les programmes de résidence existants et nouveaux au Nunavik, en Finlande, en Yakoutie, en Norvège et à Sápmi forment un réseau pour les artistes et les chercheurs dans le cadre de ce projet.
Buts du réseau de résidences:
- Mettre en place un échange entre les différents programmes de résidence dans le Nord circumpolaire.
- Développer une pratique d’échange circulaire entre les résidences en facilitant les interactions entre les artistes et les communautés locales ainsi que le partage de savoir et de connaissances pratiques.
Marie-Andrée Gill
Marie-Andrée Gill
| © Sophie Gagnon Bergeron
Marie-Andrée Gill est Pekuakamishkueu et s’identifie principalement comme poète. En tant que mère, amie, amante, étudiante, sa recherche et sa création portent sur l’amour transpersonnel et décolonial. Entre kitsch et existentialisme, son écriture est ancrée dans le territoire et l’intériorité, combinant ses identités québécoise et ilnue. Elle est l’autrice de trois livres : Béante, Frayer, et Chauffer le dehors. En 2018, elle a été lauréate du prix Indigenous Voices Award. Elle vit à L’Anse-Saint-Jean, au Québec.
Marije Jenssen
Marije Jenssen
| © Marije Jenssen
Marije Jenssen est une peintre et artiste d’installation norvégienne-samie de Balsfjord, en Norvège. Son travail s’inspire des paysages et des modes de vie du nord de la Norvège, ainsi que des techniques et matériaux traditionnels de tissage. Elle s’efforce de mettre en lumière les processus de culture des ressources traditionnelles dans un contexte contemporain durable. Marije est diplômée de l’UWC Adriatic (2014) et de la Kunstskolen i Bergen (2018). Elle a passé les deux premières années de sa licence en arts visuels au KMD de Bergen (2018-2020), et a obtenu son diplôme à l’Académie des arts de Tromsø en mai 2021.
Tanja Maria Koistinen
Tanja Maria Koistinen
| © Touko Hujanen
Tanja étudie les diverses identités nordiques. Utilisant des méthodes de travail multidisciplinaires, dont les ateliers d’art communautaires dirigés par des artistes, l’art environnemental et la collaboration entre l’art et la science, Tanja pratique son art sous la forme d’arts visuels, d’installations, de photographies de documentation et de récits à travers l’autoréflexion, la simplification, la représentation et la couleur. Tanja Koistinen est une Laponne liée à la culture samie d’Inari par ses ancêtres, la patrie de sa famille (Njellim, Sapmi) et ses moyens de subsistance. Elle vit et travaille actuellement à Äkäslompolo, dans le nord-ouest de la Laponie, en Finlande.
Tatiana Filippova
Tatiana Filippova
| © Tatiana Filippova
Tatiana Philippova est une écrivaine axée sur la prose fragmentaire. En tant que personne queer, lesbienne et femme sakha, elle retrouve son « moi » en décolonisant son expérience. Ses grands-parents ont été contraints de quitter leur terre pendant la Seconde Guerre mondiale et le changement climatique mondial transforme progressivement leur ancienne maison en un autre lieu. Les autochtones de Yakoutie peuvent-ils trouver une nouvelle patrie ailleurs ou doivent-ils continuer à vivre sur la terre de leurs ancêtres? Tatiana tente de répondre à cette question dans son expression artistique. Tatiana est lauréate du prix 2020 du magazine littéraire Znamya. Elle vit à Yakoutsk.
Svetlana Romanova
Svetlana Romanova
| © Svetlana Romanova
Svetlana Romanova est née à Yakoutsk, en Russie, et a étudié les arts visuels à Los Angeles. Elle a obtenu son baccalauréat en beaux-arts à l’Otis College of Art and Design et sa maîtrise en beaux-arts au California Institute of the Arts. De 2009 à 2014, elle a travaillé dans l’enseignement des arts en Californie. Après son retour en Sibérie en 2015, elle a commencé à travailler sur plusieurs projets de films sur sa ville natale et les régions qui l’entourent. Son projet vidéo se penche sur deux groupes autochtones locaux auxquels elle appartient (Evenk et Sakha). Son œuvre a été projetée et montrée dans divers lieux artistiques en Californie et en Russie.
Nancy (Niap) Saunders
Nancy (Niap) Saunders | © Nancy Saunders Basée à Montréal, au Québec, Niap (Nancy Saunders) est une artiste multidisciplinaire primée qui partage son temps entre la ville et sa communauté natale de Kuujjuaq, au Nunavik — un lieu qui continue d'influencer profondément son travail. Travaillant à travers les médias, Niap étudie de manière réfléchie son héritage culturel et son identité en tant que femme Inuk à travers sa pratique. Au moyen de la peinture, de la performance, de la sculpture et de la photographie, Niap a produit un large éventail d’œuvres, y compris des murales, des installations immersives et des portraits. Niap sera artiste en résidence à Sakha et à Malakta.
¹ Le titre du projet vient de la longue lutte des Inuits pour leurs droits par rapport au changement climatique. Le livre du même titre de Sheila Watt-Cloutier (2015, Allen Lane Publication), témoigne de son travail de pionnière pour lier le changement climatique aux droits de l'homme avec la pétition inuite qu'elle et 62 autres Inuits du Canada et de l'Alaska ont soumise à la Commission interaméricaine des droits de l'homme à Washington DC en 2005. Les représentants des Inuits et les militants du changement climatique utilisent cette phrase dans leur combat dans l'espoir que les dirigeants politiques reconnaissent à quel point leurs communautés sont touchées par le changement climatique. Même si la Commission n'a pas accepté la pétition des Inuits, une audience historique sur les implications juridiques et les liens entre le changement climatique et les droits de l’homme a eu lieu. Okalik Eegeesiak, l'ancienne présidente du Conseil circumpolaire inuit (CCI), a utilisé cette phrase dans son discours à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique COP 21 à Paris le 3 décembre 2015 : « Le changement climatique n'est pas seulement une question environnementale, c'est une question de droits de l'homme, et la fonte de l'Arctique affecte tous les aspects de la vie des Inuits. Par conséquent, le texte final doit faire valoir les droits des peuples autochtones et les maintenir dans l'article 2.2. Nous avons le droit au froid », a soutenu Eegeesiak.
Le Goethe-Institut
Le programme « The Right To Be Cold » a été développé avec les conseils de Tero Mustonen (Snowchange) et d'Elin Már Øyen Vister (Røst AiR). Le Goethe-Intitut tient également à remercier toutes les personnes qui y participent actuellement pour leur contribution : Aka Niviâna, Assinajaq, Institut culturel Avataq, Dáiddadállu, Giovanna Esposito Yussif, Malakta, Patricia Rodas, Sámi Dáiddaguovddáš, Stina Aikio, Sunna Nousuniemi, Musée national d'art de la République de Sakha.
La chaîne de résidences s’inscrit dans le dossier The Right To Be Cold, qui regroupe un nombre croissant de textes de personnes provenant du Nord circumpolaire autour du thème « Justice climatique pour l’Arctique". Ce dernier est à son tour intégré dans le magazine en ligne Ecologues - How We Survive the Human Age, lequel comprend des contributions d’expert.e.s du monde entier.