Parfois, la paix se trouve dans l'absence et la distance.
Peux-tu nous dire ce que tu voulais transmettre avec cette œuvre ? Quelles idées ou sources d’inspiration as-tu voulu prendre en considération lors de sa création?
J'ai décidé d'aller à l'encontre du message comme quoi il faut pardonner pour guérir, et de puiser dans des réflexions personnelles que j'ai par rapport à la réconciliation, au trauma et aux symptômes physiques qui peuvent parfois découler des conflits internalisés. Cette histoire part d'un point de vue personnel, mais peut aussi trouver une signification plus sociale : sur qui repose le plus souvent la réconciliation ?
Pourquoi est-ce que le thème de la réconciliation est important pour toi ?
La réconciliation est importante pour moi, mais pas à tout prix. Je parle du respect de soi, de combien il est facile de s'oublier dans le but de garder une personne à tout prix, même si cela nous cause du tort. La réconciliation, c'est comme l'amour ou l'amitié, c'est un travail qui doit se faire à plusieurs, dans le respect, l'écoute et l'égalité. C'est une conversation qui doit aller dans les deux sens. Mais l'absence de réconciliation ne veut pas nécessairement dire présence de conflit. Parfois, la paix se trouve dans l'absence et la distance.
À quoi ressemblait le processus créatif lors de la création de cette œuvre ? La cartographies-tu dans un plan à l'avance, travailles-tu d'abord sur le texte, puis sur l'illustration ou vice versa? Tu peux également parler du support ou des méthodes que tu utilises pour créer l'œuvre.
J'ai tout d'abord écrit le texte. De plus en plus, quand j'ai une idée de bande dessinée courte, j'écris sur mon cellulaire des phrases rythmées un peu comme un poème, que j'utilise ensuite pour rythmer les images qu'elles m'inspirent. J'ai décidé de faire le dessin au crayon de bois pour un rendu plus "chaud" et texturé, avec des aplats numériques pour mieux occuper l'espace. L’accent est mis sur le corps du personnage et le texte, les deux se répondant.