Au début des années 1980, ils ont débarqué sur la scène musicale allemande avec une cassette au bruit industriel et à l'attitude nihiliste. Le son créé par les textesdu chanteur Blixa Bargeld, plus criés que chantés sur fond de fracas métallique produitpar un tambourinage rythmique sur de la vieille ferraille, a été considéré pendant des années comme le modèle de la musique bruitiste expérimentale de l'époque et comme la bande-son emblématique du Berlin sombre avant la chute du mur. Au fil des années, Einstürzende Neubauten se sont tournés vers l'art, ont adopté un son musical plus accessible et se sont habillés plus élégamment, mais ils ont toujours conservé l'énergie radicale des débuts et le goût de l'expérimentation. Aujourd'hui, ils annoncent un nouvel album avec le single Ist Ist, qui sortira début avril 2024. Ils font à nouveau tout ce qu'il faut : fidèles à eux-mêmes,ils annoncent leur treizième album studio de manière abrupte et minimaliste.
Le label munichois Compost annonce la deuxième édition de leur compilation au titre à la fois réussi et intelligent: Future Sounds of Kraut. Cette collection présente à nouveau l'état actuel de la scène downbeat allemande, avec des noms illustres comme Thomas Fehlmann et Roman Flügel ou encore Lucas Croon, présenté ici, artiste en résidence au Salon des Amateurs de Düsseldorf et membre du groupe avant-pop Stabil Elite. Un album dans l'ensemble très agréable à écouter, plein de morceaux programmés avec savoir-faire pour la maison ou, plus tard dans l'année, pour fêter à la plage.
Le fait d'être devenue mère a inspiré Samantha Poulter, alias Logic1000 ou DJ Logic, pour son album multi-genre Mother, qu'elle a produit avec son partenaire Tom McAlister, le père du nouveau-né, dans leur appartement berlinois.
À l’aide d’un excellent choix de collaboratrices et inspirée par son amour de la pop, du R&B des années 90 et de genres électroniques comme la UK Bass ou le garage, elle rend un hommage confiant et énergique à la parentalité.
Autre musicienne électronique présentée dans le popcast de ce mois : Daniela La Luz, dont les morceaux house souvent très classiques se retrouvent depuis des années déjà dans les crates de DJs comme Sven Väth, Laurent Garnier, Ken Ishii, Solomun, ou Marcel Dettmann, publie désormais aussi sur son propre label, Dimension of Being Human, qui, en plus de faire connaître de la bonne musique, fait la promotion de ses valeurs. Dans un manifeste publié sur son site web, elle indique vouloir aider à construire une société globale dans laquelle tous les êtres humains et vivants sont unis dans la paix, l'égalité et le respect. Cette référence aux valeurs originelles de la scène techno du début des années 90 semble aujourd'hui plus actuelle et importante que jamais. Nous nous y adhérons avec enthousiasme.
Christin Nichols, qui faisait auparavant partie du duo au nom génial Prada Meinhof, se lance désormais dans une carrièresolo. Sa pop rock, qui rappelle parfois Nena, est accrocheuse, simple et fonctionnera certainement à merveille sur le plan commercial. Dansson nouvel album, Rette sich, wer kann, elle évoque son long combat contre les problèmes de santé mentale, qu'elle espère contribuer à déstigmatiser.
