Le meilleur trio de power rock allemand Die Nerven, dirigé par le producteur vedette Max Rieger, a été invité à plusieurs reprises par la rédaction du Popcast. Leur septième album (si nous avons bien compté) Wir Waren Hier, s’inscrit dans la continuité de leur vision dystopique de l'avenir du monde. Comme d’habitude, les dix morceaux, dont certains sont énormément bruyants, constitue une seule et même apologie de l'humanité. Le parolier, chanteur, guitariste et producteur Max Rieger se montre au meilleur de sa forme, dans toutes ses fonctions, sa colère, son dégoût et sa frustration face à la destruction et aux guerres actuelles s’expriment de multiples manières, créant ainsi une tension qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière note.
Le groupe International Music prend tout avec philosophie. Vu à travers le monocle de Hans Arp, la vie est un jeu d'enfant et les soucis s'envolent en ricanant. Avec pour toile de fond des hymnes de gros folk-pop, réalisés avec doigté, le nouvel album est tantôt parsemé d'éléments d'americana en bras de chemise, tantôt agrémenté des influences weird folk qui les caractérisent et de clins d’œil à la Neue Deutsche Welle. Endless Rüttenscheid, le titre de l'album, est une sorte de référence condescendante à un quartier fortement gentrifié de leur ville natale, Essen, une ville discrète mais très peuplée au centre de l'Europe. Ce groupe hors du commun se réfugie dans une ironie moqueuse, ce que révèle un coup d'œil à leur artwork : même visuellement, les trois hommes se montrent un peu étranges, mais toujours aimables (souriants), en costumes assortis, cravates violettes, armés d'une seule guitare à 12 cordes qui, tout comme l'ensemble de la production, n'était certainement pas bon marché, car au final, seules les choses mondaines comptent à nouveau : « Moins c'est plus, rien c'est beaucoup, les genoux sont foutus, la coiffure est nulle ».
Ce qui a ouvert des portes au duo munichois Nitsch, c'est sans aucun doute le fait que l'un des deux musiciens soit devenu mondialement connu en tant qu'auteur-compositeur et guitariste du groupe anglais Franz Ferdinand, bien que le communiqué de presse du formidable label berlinois Staatsakt passe ce fait sous silence avec un understatement rare dans l'industrie. Mais Nick McCarthy n'a pas seulement apporté sa célébrité, mais aussi son talent d'auteur-compositeur. Avec le musicien et acteur originaire de Graz Niklas Mitteregger, il évite toutefois les références trop directes à son précédent groupe. On trouve plutôt sur leur premier album, Bar von Josefine, une série de chansons pop midtempo décontractées, produites, semble-t-il, sans pression aucune. L'album est entièrement écrit en allemand, ce qui est remarquable, tout comme l'allemand quasi sans accent du Britannique, une langue notoirement difficile à apprendre.
Le Colognais Jens Massel aka Senking et Eduard Costea aka DYL de Cluj-Napoca, une ville estudiantine extrêmement vivante en Roumanie, se connaissent depuis longtemps et coopèrent pour la deuxième fois à un EP commun, Diving Saucer Attack. Les six morceaux, dont deux ont été produits individuellement, montrent à la fois l'intérêt commun du duo pour la musique électronique du et aventureuse, et la friction productive qui résulte des différences subtiles entre leurs approches respectives. Encore moins que dans leurs pistes individuelles, les deux compères se révèlent être de fins compositeurs, dont les récits acoustiques sont pleins de rebondissements inattendus.
Le trio germano-italien Principess, originaire de Munich, montre au monde entier jusqu'où on peut aller avec une basse, une batterie, quelques synthés et un orgue. Le beat léger et les textes des trois femmes, souvent à trois voix et interprétés tantôt en allemand, tantôt en italien, révèlent de manière très divertissante une attitude à la fois critique et féministe, mais aussi pleine d'humour et d'autodérision. Le tout complété par une production étincelante de mélodies pop accrocheuses. Les trois musiciennes montrent la voie vers un avenir meilleur, même dans le Tyrol du Sud !