Bien sûr, Cologne c’est la cathédrale et le carnaval. Mais cette ville située au bord du Rhin, créée par les Romains et devenue métropole dès le Moyen Âge, a beaucoup plus à offrir. On peut y voir les vestiges d’un temple devant les toilettes d’un restaurent McDonald’s, profiter d’une offre culturelle de haut niveau dans une ancienne usine de câbles et assister au plus grand salon de jeux vidéo du monde.
De Christian Bos
les secrets de la cathédrale de cologne
Impossible de la manquer. On ne peut visiter Cologne sans avoir été dans la cathédrale.
| Photo (détail): © Adobe
C’est impossible de l’éviter et on ne peut visiter Cologne sans avoir mis été dans la cathédrale. De nombreux touristes ne voient même de Cologne que la cathédrale. C’est dommage. Mais il est encore plus dommage de l’avoir visitée sans l’avoir bien observée. En effet, cette cathédrale gothique regorge de secrets et de surprises. Saviez-vous que jusqu’à ce qu’elle soit achevée, tardivement en 1880 (la construction avait commencé dès 1248), elle était presque entièrement blanche, et non noire comme aujourd’hui ? Si l’on nettoyait maintenant sa façade (ce qui est impossible car ce serait un effort ridicule qui masquerait de surcroît l’édifice par des échafaudages pendant des années), apparaîtrait également la pierre grise du Drachenfels (un rocher situé à Königswinter près de Bonn) et du grès brun. Ce sont donc la saleté et la suie urbaines qui confèrent à la cathédrale son apparence uniformément sombre. Auriez-vous cru que, lorsqu’on se trouve devant le portail central, sur le côté ouest, et que l’on regarde en haut à droite, on puisse découvrir sur un baldaquin une minuscule statue du Pape François ? Ou que les organes internes de la reine Marie de Médicis soient conservés sous une plaque de marbre rouge dans le sol du déambulatoire de la chapelle des Trois Rois ? On pourrait sans doute rester des années dans la cathédrale sans avoir découvert tout ce qu’il y a à découvrir ici. En début d’après-midi, quand il y a un rayon de soleil, on est baigné dans la lumière multicolore qui traverse les 11 500 carreaux de verre du vitrail du transept sud, entièrement refait par Gerhard Richter en 2007. On conseille vivement aux personnes qui peuvent s’organiser longtemps à l’avance de participer à une visite du toit de la cathédrale, réservée à ceux qui n’ont pas le vertige et aux plus de 16 ans.
amour propre et rock «Kölsch»
De nombreux groupes s’exprimant en Kölsch, le dialecte local, ont également du succès dans toute l’Allemagne : les 13 membres du Brasspop-Band Querbeat en tournée.
| Photo (détail): © picture alliance/Horst Galuschka/dpa
« Aime ta ville », c’est ce que réclament les belles lettres arrondies, hissées à quatre mètres de hauteur au-dessus de l’axe nord-sud à quatre voies, l’une des artères principales de Cologne située juste à côté du chantier permanent qui doit donner naissance aux salles de spectacle « Kölner Bühnen am Offenbachplatz ». L’artiste Merlin Bauer s’est engagé depuis 15 ans, avec cette formule, pour la valorisation et la préservation de l’architecture d’après-guerre que beaucoup trouvent hideuse. Mais l’artiste originaire de Graz n’avait pas compté sur la récupération générale de son slogan. Aime ta ville ! Pas besoin de le répéter deux fois à un habitant de Cologne !
Il existe aussi depuis un certain temps une chanson, qui reprend la formule dans son titre et que les musiciens du groupe Cat Ballou ont enregistrée avec la star locale du football, Lukas Podolski. Ce groupe de rock compte parmi les dizaines de groupes qui ont du succès à Cologne et ont fait de la musique locale un succès d’exportation. Tout a commencé au début des années 1970 avec les
Bläck Fööss qui ont mélangé à la beat music anglaise et au folklore irlandais des observations tantôt sentimentales, tantôt satiriques vues d’un point de vue rhénan. Si les Föss font office d’Ancien Testament, le rock « Kölsch » est, avec les
Höhner, tombé dans une auto-soulographie sans bornes qui est encore aujourd’hui la marque du genre. On ne sait pas si cela s’explique par le fait que le mot « Kölsch » désigne à la fois le dialecte parlé à Cologne et la bière à fermentation haute qui est brassée dans l’enceinte de la ville. Dans tous les cas, les groupes comme
Brings, Kasalla ou
Querbeat (qui vient en fait de Bonn, la ville voisine) remportent du succès pendant le carnaval, mais aussi, depuis longtemps, dans l’ensemble de la République fédérale. Peut-être en partie parce que le « laisser-faire » qui caractérise Cologne va dans le sens de l’aspiration qu’ont d’autres régions, plus rangées, de la république à une forme de décontraction latine. Ici, la corruption est joliment appelée « Klüngel » (clique) et on a inscrit, à propos des faiblesses des habitants, le haussement d’épaule collectif dans la « Loi fondamentale de Cologne », une sorte de guide des bonnes pratiques de la ville. On y trouve aussi des maximes comme : « Et hätt noch immer mit jot jejange » (« Tout s’est finalement bien passé») ou « Wat wellste maache? » (« Que veux-tu faire ? »). C’est effectivement charmant, mais transforme l’amour de la ville en un véritable travail.
Les musées les plus passionnants... et les plus relaxants
Le café du Musée des Arts appliqués est l’un des lieux les plus beaux et les plus calmes, situé au milieu de l’agitation du centre-ville
| Photo (détail): © picture alliance/Hackenberg-Photo-Koeln/Rainer Hackenberg
Aucune autre ville, c’est en tout cas ce que prétend celle de Cologne sur son site Internet, ne gère autant de musées sur son propre budget. Et aux neuf musées municipaux viennent s’ajouter de nombreux instituts portés par d’autres autorités responsables : du musée Käthe Kollwitz qui présente, au dernier étage d’une galerie marchande, la plus grande collection d’œuvres au monde de l’artiste éponyme, célèbre pour ses lithographiques pleines d’empathie sur la faim et la misère, au musée du Parfum de la Maison Farina, la plus vieille fabrique de parfums au monde existant encore aujourd’hui et berceau de l’Eau de Cologne. Juste en face, on trouve le musée Wallraf-Richartz, l’un des fleurons du paysage muséal de la ville. La galerie de peinture présente des chefs-d’œuvres allant du Moyen Âge au début du 20è siècle. On peut découvrir des œuvres des périodes suivantes au musée Ludwig, dont la collection d’art contemporain est particulièrement impressionnante, notamment pour l’expressionnisme et le pop-art : en dehors de Paris, pour ne trouverez nulle part ailleurs autant d’œuvres de Picasso appartenant à ses différentes périodes. Mais parmi les musées de la ville, on trouve les lieux les plus magiques dans des endroits beaucoup moins connus. Le Musée d’Arts appliqués de la ville, le MAKK, trahit son manque de financement chronique, mais le café doté d’une cour intérieure est l’endroit le plus beau et le plus tranquille qui soit, au milieu de l’agitation du centre-ville. Et à seulement quelques pas de là le Kolumba, le musée de l’archevêché de Cologne, impressionne, ne serait-ce que par l’édifice qui l’abrite : l’architecte star suisse Peter Zumthor l’a édifié en 2007 sur les fondations de l’église Sainte-Colombe détruite pendant la Seconde Guerre mondiale et dont les ruines peuvent également être visitées. Et si l’on veut prendre un peu de recul par rapport à la ville, on ne trouvera meilleure protection que dans la bibliothèque du Kolumba, entièrement aménagée en bois d’acajou.
Du PopKomm au Gamescom
Les habitant-es de Cologne trouvent toujours un prétexte pour se déguiser hors de la période du carnaval, par exemple en Cosplay à l’occasion du Gamescon, le plus grand salon de jeux vidéo au monde.
| Photo (détail): © picture alliance/Geisler-Fotopress/Christoph Hardt
Dans les années 1990, lorsque l’industrie musicale connut son époque la plus rentable, Cologne pouvait se déclarer, en se surestimant un peu comme à l’habitude, capitale de la pop. Elle accueillait avec le
PopKomm l’un des plus grands salons internationaux de musique et de divertissement, un festival géant en plein air sur les « rings » de Cologne pendant lequel avaient lieu des centaines de concerts. Quand le
PopKomm quitta Cologne pour s’établir à Berlin au début du nouveau millénaire, le secteur se trouvait déjà depuis longtemps en chute libre face à Internet, aux plateformes de téléchargement et de streaming. Cologne se sentit néanmoins blessée et recalée. La blessure est désormais cicatrisée car, depuis dix ans, le
Gamescon, le plus grand salon du monde en matière de jeux vidéo, attire les foules à la fin du mois d’août. Lors de la dernière édition, on a compté 400 000 visiteurs dont une bonne partie avaient revêtu des costumes
Cosplay. Ce succès de la fréquentation fait que le salon s’étend maintenant dans toute la ville.
Comment Mülheim A construit un pont
Le Carlswerk, à Cologne-Mühlheim, était autrefois un lieu de production de fils, de conducteurs aériens et de câbles électriques. Aujourd’hui il s’agit d’un site d’accueil temporaire des salles de spectacle du Schauspiel-Köln. Au premier plan, les jardins collectifs Carlsgarten.
| Photo (détail): © picture alliance/Hackenberg-Photo-Koeln/Rainer Hackenberg
Mülheim, quartier de la rive droite du Rhin, s’était longtemps opposé à son rattachement à la ville de Cologne qui n’est survenu qu’en 1914, contre la volonté de ses citoyens. Pour consoler la ville de la perte de son indépendance fut décidée la construction du pont de Mühlheim. Les câbles de suspension furent fabriqués au
Mühlheimer Carlswerk où avaient été produits auparavant des câbles téléphoniques transatlantiques. Pendant des années, les habitants de la rive gauche ne se rendaient là-bas que pour aller à un concert organisé au E-Werk ou au
Palladium qui lui fait face. Plus tard, des studios de télévision s’y installèrent, du show de Harald Schmidt aux différentes formules d’émissions animées par Stefan Raab. La fréquentation du public se trouva confortée seulement quand le théâtre de Cologne s’installa temporairement au
Carlswerk en 2013. Personne ne se doutait à l’époque que la rénovation du théâtre et de l’opéra, sur la Offenbachplatz dans le centre-ville, se transformerait en catastrophe et en interminable chantier, comme ce fut le cas à Berlin pour l’aéroport. Mais avec ici l’agréable effet secondaire que le
Carlswerk et ses environs sont devenus des endroits très animés, avec trois théâtres, deux salles de concert et une énorme salle d’escalade. Il existe bien entendu aussi des offres gastronomiques et l’on recommande en particulier de se rendre dans l’un des nombreux restaurants situés dans la Keupstraße, la rue commerçante turque de Cologne.
Drink doch ene met (Venez donc prendre un verre avec nous)
Les folles journées (die tollen Tage) ont lieu absolument partout dans la ville : dans les bars, les rues, les clubs ou lors du défilé nocturne des esprits.
| Photo (détail): © Geisterzug.de
Le carnaval est sacré pour la population. Aucun habitant ne remettrait en cause le fait que cette fête décontractée n’a rien à envier au carnaval brésilien. D’un point de vue extérieur, ce n’est peut-être pas tout à fait la même chose : les gens qui ne vivent pas en Rhénanie, associent le carnaval au défilé du « Rosenmontag » (lundi précédent mardi-gras) et à sa retransmission interminable à la télévision. Ceux qui vivent dans les environs de Cologne pensent au lancement du défilé sur la place du Vieux Marché à 11h11 précises le jour du « Wieverfastelovend » (ou « Weiberfastnacht », carnaval des femmes ayant lieu le dernier jeudi précédant le carême) qui pour certains ne va pas sans ivresse. Dans la mesure du possible, les deux évènements sont à éviter. En effet, ces « tolle Tage » (folles journées) se déroulent absolument partout dans la ville : dans les bars qui poussent leurs tables aux fenêtres dans le seul but de voir les fêtards monter dessus et se balancer bras dessus bras dessous au rythme de la musique, dans les clubs et dans les tramways. La plupart des salariés se mettent en congé, et de nombreux employeurs déclarent jour férié le « Rosenmontag ». Où et dans quel ordre on fête cette journée, chacun a son propre avis là-dessus. Si l’on veut rejoindre la fête, le mieux est d’entrer en contact avec la population locale ; et il n’y a rien de plus facile à Cologne, égalée par aucune autre ville en termes de sociabilité. Une seule condition à respecter : revêtir un costume qu’on a réalisé soi-même avec soin.
La sauvage Zülpicher et la tranquille Rathenau
: À peu près tous les habitant-es de Cologne ont fréquenté la « Zülp » au cours de leurs folles années. Outre les bars, bistros et autres snack-bars, on peut profiter d’une vraie offre culturelle, par exemple au café-théâtre Filmdose ou au cinéma d’art et d’essai Off Broadway.
| Photo (detail): © picture alliance/imageBROKER/Schoening
La Zülpicher Strasse au cœur du « Kwartier Latäng », en référence au Quartier Latin, le quartier estudiantin de Paris, relie le centre-ville à l’université. La
Zülpicher est, avec son offre débordante en snack-bars, bars aux prix avantageux et autres clubs, depuis toujours le quartier préféré pour sortir des nouveaux-arrivants à Cologne. Lors du défilé du carnaval, les excès sont portés à leur comble et surviennent parfois des choses qui ne sont pas très belles. Les étudiants plus avancés dans leur cursus ont tendance à éviter la
Zülpicher le soir ou se contentent de se rendre au
Off-Broadway, excellent cinéma d’art et d’essai, ou bien chez le marchand de falafels Habibi, situé à deux maisons de là, qui a la réputation d’être le meilleur de Cologne. Non loin de la
Zülpicher, l’atmosphère est plus tranquille et, tout autour de la place Rathenau, on trouve des restaurants avec des spécialités italiennes, espagnoles, péruviennes, japonaises ou moyen-orientales. En été, la place est elle-même un pôle d’attraction, avec son Biergarten géré par une initiative citoyenne locale. Dans un square, se mêlent étudiants, familles (il y a aussi une aire de jeux pour les enfants) et joueurs de pétanque. Sur le coté est de la place se trouve la synagogue de Cologne, un édifice néo-romantique de la fin du 19è siècle. La communauté juive de Cologne est probablement la plus ancienne au nord des Alpes. Un conseil d’initié : le restaurant kasher
Mazal Tov qui se trouve dans l’enceinte de la synagogue et où il est nécessaire de réserver à l’avance.
Patrimoine romain au MacDonald’s
À Cologne, on trouve des vestiges archéologiques de l’époque romaine pratiquement à chaque coin de rue, comme ici les fouilles du Préhistoire.
| Photo (détail): © picture-alliance/dpa/Horst Ossinger
On le sait, l’origine de Cologne remonte à l’époque romaine. La ville fut fondée sous le nom de
Colonia Claudia Ara Agrippinensium (ce qui signifie en allemand : colonie de Claude et emplacement de l’autel d’Agrippine) autour de 50 après J.-C., alors que l’Empereur Claude était au pouvoir. Le Musée romain-germaniqueprésente de nombreux témoignages de cette époque mais il est en ce moment fermé pour travaux de rénovation pendant une durée indéterminée. Il en est de même pour le deuxième lieu touristique le plus visité du Cologne antique, le Prétoire, situé sous l’hôtel de ville et constitué des vestiges du palais du Gouverneur de la province de Germanie inférieure. Le véritable point central de
Colonia Claudia Ara Agrippinensum est toutefois accessible librement, gratuitement et c’est un endroit des plus curieux. Là où se croisaient les deux axes principaux de la colonie se trouvait le grand forum de la ville romaine de Cologne. Aujourd’hui, les deux rues commerçantes Hohe Straße et Schildergasse suivent le tracé de ces deux rues principales de jadis. On trouve un dernier vestige de cette ancienne et splendide place au sous-sol du magasin d’habillement C&A. Un escalator mène directement de la zone piétonne à une filiale du restaurant McDonald’s qui se trouve à l’intérieur du magasin. Devant les toilettes, sous l’escalier roulant, on visite un bloc de « Opus caementicium », de béton romain, qui fait partie des fondations du forum. Une plaque explique l’histoire et l’architecture de l’endroit. Quand 2000 ans de tradition tombent sur les toilettes d’un fast food… Une chose pareille ne peut arriver qu’à Cologne !
Ehrenfeld, un quartier jeune
Le Artheater était présent au tout début de la transformation de Ehrenfeld en haut-lieu de la subculture. Il offre un mélange singulier constitué d’un café, d’un programme de soirées et de concerts de grande qualité et de productions audacieuses en matière de théâtre expérimental.
| Photo (détail): © Matthias Porath / Lilville / artheater.de
Cette vieille ville de Cologne est pourtant étonnamment jeune car, rien qu’en 2019, la ville avait gagné 10 000 habitants âgés de 18 à 30 ans. Aucun autre quartier ne représente aussi bien le nouveau Cologne que l’ancien quartier ouvrier de Ehrenfeld. En tout cas jusqu’à aujourd’hui car, depuis longtemps déjà, ce sont les habituels processus de gentrification qui déterminent le destin du « Veedel » (‘quartier’ en Kölsch), auxquels n’ont pas survécu des institutions de la vie nocturne comme le
Underground, et dernièrement le club techno
Heinz Gaul. Pourtant, l’offre reste abondante et la qualité aussi grande que l’accessibilité de ces lieux à tous et à toutes. Personne ne doit ici s’endimancher pour vivre des nuits palpitantes. Le
Artheater était là tout au début de la transformation de Ehrenfeld en haut-lieu de la subculture. Depuis son ouverture en 1998, on trouve ici un mélange singulier composé d’un café, d’un programme de soirées (généralement électroniques) de haut niveau, de productions audacieuses en matière de théâtre off et d’un programme de concerts conçus avec grand soin. À seulement quelques pas de là, le Bumann & Sohn invite, depuis 2017, à boire et à danser dans un ancien atelier ; l’intérieur a été rénové par les propriétaires eux-mêmes et présente une allure plutôt rudimentaire. En été, un Biergarten attire la clientèle par son romantisme industriel et, tout au long de l’année, avec des groupes et des artistes, sélectionnés avec une grande expertise, qui montent sur cette petite scène locale avant de parfois remplir de grandes salles peu de temps après. Presque en face s’étire le
Club Bahnhof Ehrenfeld sur trois arcades de la gare du même nom. Le CBA s’est spécialisé dans la Musique Noire, déclinée selon tous les styles musicaux du jazz au hip hop, de la soul à la salsa. Des stars du rap firent plus tard ici leurs premières apparitions sur scène et quelques légendes de la musique ont déjà été accueillies, sous les rails.
La petite fontaine aux miracles de Cologne
Lutins sur la Fontaine aux lutins.
| Photo (détail): © Adobe
La légende des
Heinzelmännchen, ces lutins de Cologne, qui réalisaient pendant la nuit les tâches des habitants jusqu’à ce que ceux-ci les attrapent, faisant disparaître les lutins pour toujours, est peut-être à l’origine de la conviction de la population que tout se termine bien quand on ne s’attache pas trop aux détails. Cette légende est gravée dans la pierre de la célèbre Fontaine aux Lutins qui se trouve, c’est pratique, tout juste devant la plus ancienne brasserie de la ville, le
Früh am Dom. À proximité immédiate, on peut voir d’autres fontaines qui sont toutefois beaucoup moins renommées, notamment la petite Fontaine aux pigeons devant la cathédrale, côté ouest, où l’eau s’écoule en spirale jusqu’en son centre. L’artiste Edward Mataré l’avait conçue comme une « opportunité pour les pigeons de la cathédrale de se désaltérer ». À l’occasion de son inauguration en 1953, on a joué la chanson « La Paloma » tandis que les dignitaires de la ville se passaient une bouteille de schnaps. La fontaine du Rheingarten (Jardin du Rhin) de l’artiste britannique de pop-art Eduardo Paolozzi (qui est également l’auteur de la pochette de l’album
Red Rose Speedway de Paul McCartney) ressemble quant à elle davantage à une aire de découvertes pour les enfants, qui peuvent sauter d’un bloc à l’autre, au-dessus de formes en bronze, inspirées de bâtiments industriels, qui émergent de l’eau. La
Wasserkinetische Plastik, une sculpture hydraulique et cinétique de Wolfgang Göddertz située sur la
Ebertplatz avait eu le temps de rouiller pendant de longues années. Il a fallu attendre que la place, qui s’était affaissée et qui était par ailleurs réputée, avec ses nombreux endroits glauques, haut-lieu de la criminalité et zone interdite, tombe en désuétude pour qu’une initiative commune de la Ville et des riverains permette à la fontaine de fonctionner à nouveau. Les enfants ont désormais la possibilité de s’y baigner et ne manquent pas de le faire régulièrement. La
Ebertplatz est également redevenue un point de rencontres apprécié entre
Agnesviertel et
Eigelstein. Une fontaine des miracles, encore plus fantastique que la légende des
Heinzelmännchen !
Commentaires
Commenter