Le deuxième acte du mur de Berlin
Cheyenne Concepcion réfléchit sur son séjour à Berlin, en particulier sur les façons dont la ville autrefois divisée offre un espace pour engager les frontières et les monuments aux États-Unis, tout en s’interrogeant sur la vie (ou l’après-vie) des murs frontaliers comme des lieux à concevoir avec les héritages de la division.
De Cheyenne Concepcion
Avant d’arriver à Berlin, j’ai voulu me renseigner sur les conditions physiques du mur de Berlin par rapport à notre mur le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. J’ai pensé établir des liens entre l’architecture de sécurité de la République démocratique allemande et les solutions médiévales proposées aujourd’hui en Amérique. J’en ai plutôt appris davantage sur la suite. J’ai découvert ce qui arrive lorsqu’un mur frontalier n’a plus besoin de fonctionner comme une barrière à la migration, et lorsqu’il passe à son deuxième acte.
Avant la chute du mur de Berlin, le mur en tant que monument symbolisait l’absence de liberté sous le communisme et la division provoquée par la guerre froide. Depuis la réunification et après sa chute, ce symbolisme persiste toujours, bien qu’il soit désormais accompagné de culpabilité. Au cours de notre voyage de recherche, nous avons visité de nombreux monuments et lieux de mémoire préservés. Ces lieux semblent avoir été directement influencés par les pressions du tourisme, des investissements étrangers et, le plus souvent, des initiatives financées par le gouvernement. Quelles sont les répercussions spatiales de ces intérêts contradictoires et comment les monuments sont-ils utilisés pour réaliser ces intentions? Et à quel moment le symbolisme d’un monument est-il redéfini, et pour qui?
Au terme de mon séjour, je souhaite explorer, analyser, critiquer et représenter cette convergence d’intérêts de ces différentes parties sur l’environnement sociopolitique associé à la culture de la mémoire. Je crois que la recherche et l’analyse des politiques de cet espace sont absolument liées à mes propres champs d’intérêt chez moi, à San Francisco et à San Diego. Je compte m’appuyer sur cette théorie de la seconde vie du monument.