Objects and Bodies (2020) est un geste minimal de projection maximale. Une impulsion est créée à partir d’un oscillateur basse fréquence, un excitateur électrodynamique ajoute des vibrations à la surface d’une cymbale, des résonateurs en verre soufflé à la main transforment le son.
Le signal est envoyé par un système modulaire et exécuté par des pilotes d’horloge tandis que les éléments visuels sont créés par un groupe de synthétiseurs vidéo et transférés sur des moniteurs. Des couleurs synthétiques vives recouvrent les écrans. Selon Robert Lippok, l’âme de la techno se révèle ainsi : à l’aide de moyens essentiels et en évitant délibérément d’utiliser un ordinateur.
Sur le plan spatial, la pièce évoque la structure de son environnement, tandis que le rythme continu généré par des boucles minimales donne lieu à une expérience incontestablement corporelle, érodant l’espace qui nous entoure. Pour l’artiste, Objects and Bodies est une déclaration joyeuse et directe sur ses expériences sincères et profondes avec la techno. La pièce nous fait ressentir la complexité de la techno, le sens spatial du son qui met en évidence non seulement le côté expérimental, anonyme, underground ou artistique de la techno, mais aussi sa transcendance.
Robert Lippok est un musicien et artiste visuel. Il est membre du conseil d’administration du Spatial Sound Institute de Budapest et professeur invité à l’Université de New York, Berlin.
n 1983, Robert Lippok et son frère Ronald ont fondé le groupe berlinois Ornament und Verbrechen. Dans les années 1990, ils ont collaboré avec le musicien de Düsseldorf Stefan Schneider sous le nom de To Rococo Rot, sortant des albums sur les labels Fat Cat, City Slang, Warp, Sub Rosa et autres. Depuis 2001, Lippok reste actif avec des projets solos sur raster-noton et raster-media. En tant qu’artiste visuel, il traite du mouvement, du son spatial et de l’architecture.
Parmi ses œuvres récentes figurent ηχώ (Festival of Futures Nows, Neue Nationalgalerie Berlin, 2014), Seven Movements for an Autopoietic Maschine (nGbK Berlin, 2019), Non-Face avec Lucas Gutierrez (The New Infinity, Berliner Festspiele, 2019), la bande sonore de l’installation vidéo Towards No Earthly Pole de Julian Charrière (MASI Lugano, 2019), et la performance Songs of the Transindigenous Assembly avec Joulia Strauss (Down to Earth, Gropius Bau, Berlin, 2020).