Nouveautés littéraires pour enfants Entre ciel et terre
Dans les livres pour enfants récemment parus, l’ambiance est à la folie et à drôlerie. Le danger guette aussi – avec des gangsters, des fantômes et l’IA.
Bosco Rübe rast durchs Jahr de Dita Zipfel et Finn-Ole Heinrich raconte le quotidien d’un petit garçon avec des scènes de vie de la famille berlinoise Rübe et de la crèche de Bosco. Bosco a trois ans et est exceptionnellement créatif, mais ses parents savent comment y faire face. Les dessins colorés de l’illustratrice Tine Schulz soulignent de façon très animée les différents épisodes de ce livre cocasse et loufoque pour petit·e·s. Christine Knödler, dans le quotidien Süddeutsche Zeitung, arrive à la conclusion que la magie de cette histoire pour enfants opère aussi sur les adultes. Par exemple grâce aux jeux de mots.
Dans le nouveau livre pour enfants de Kirsten Boie, Gangster müssen clever sein. Ein Krimi mit echter Milliardärstochter, Jamie-Lee et Valentin racontent à tour de rôle la manière dont, avec leurs amis Mesut et Fee, ils élucident le cambriolage de la villa de Fee. Comme toujours, Kirsten Boie a imaginé une histoire captivante, avec des portraits ciselés d’enfants et une restitution réaliste du quotidien. De l’avis de Kirsten Kumschlies de kinderundjugendmedien.de, l’autrice a réussi un nouveau « chef d’œuvre de la littérature pour enfants » : « Elle excelle toujours dans l’observation de l’enfance actuelle et sa traduction en littérature. Si elle joue avec des clichés et stéréotypes, c’est toujours au service du comique débordant qui porte le texte. »
« Attention, toutes les personnes récemment décédées des lignes 8 et 18 sont priées de se rendre à la station D. Votre bus partira dans quelques minutes », annonce une voix tonitruante dans un haut-parleur. Holly a été fauchée par une voiture et se retrouve à la frontière entre le royaume des vivant·e·s et celui des mort·e·s. La jeune fille se fait une amie qui l’aidera à comprendre ce qui se passe. Car tou·te·s les défunt·e·s sont emmené·e·s en bus dans des chambres où ils et elles retrouvent pour l’éternité la vie dont ils et elles ont rêvé depuis toujours. Holly voudrait toutefois retourner une dernière fois dans sa famille pour faire ses adieux. Mais cela n’est possible que si l’on est un·e ange et qu’on est d’abord allé à l’école des anges, car chez les anges au ciel, un dictateur règne.
La partie dramatique de l’intrigue commence avec bon nombre de références réelles et satiriques aux problèmes actuels sur Terre. Dans une sorte de technique de montage littéraire, l’auteur de Holly im Himmel, Micha Lewinsky, alterne entre ciel et terre, avec des intermèdes parfois comiques, jusqu’au happy end à l’aide d’un groupe d’anges résistant·e·s. Malgré la gravité du sujet, l’histoire est racontée « avec bouffonnerie et humour, suspense et surprise », juge Roswitha Budeus-Budde dans le quotidien Süddeutsche Zeitung.
Jessy a dû assister à la coupure d’Internet lors d’un grand crash. Désormais, chaque individu dans ce monde caractérisé par un haut degré de technicité se voit attribuer un quota fixe et strictement surveillé de temps d’accès à Internet. La domotique règne sur la vie. Elle est programmée de sorte à tout contrôler et transmettre aux fabricants.
Pour ses 11 ans, Jessy reçoit un androïde qui, suivant le souhait de sa mère, l’accompagne et l’observe tout le temps et partout. Il finit vite par devenir un compagnon pour elle. Alors qu’il n’y avait pas été programmé à cet effet, l’androïde développe des sentiments humains – et court alors le grand risque d’être mis hors service. Arti – Auf Freundschaft programmiert de Tobias Elsässer est une histoire captivante et subtilement racontée sur les possibilités qu’offre l’intelligence artificielle.
Des fantômes attachants composent sa famille : père, mère, chien et le grand-père loufoque. Mais Robert est un être humain qu’ils ont recueilli bébé. Le choc entre la vie scolaire réelle et le quotidien de cette famille fantastique crée plein de situations comiques, mais aussi le risque que cette famille fantôme soit découverte. L’assistante sociale commence déjà à deviner qui et de quelle nature sont ces parents. Heureusement, une nouvelle élève s’avère une experte en technologie informatique et donc d’une grande aide.
Avec SpooKI. Den Geist aufgeben gibt`s nicht, Ruth Rahlff a réussi une histoire de fantômes incroyablement drôle et captivante, qui thématise aussi l’intelligence artificielle comme le laisse présager le titre. Ainsi, « le livre attire même des garçons qui n’aiment pas lire », estime Lena Bodewein de NDR.
