L'informaticien John McCarthy l'utilise dans le cadre d'une conférence au cours de laquelle sont présentés, entre autres, des programmes capables de jouer aux échecs et aux dames. 40 ans plus tard, l'ordinateur d'échecs Deep Blue développé par IBM bat le champion du monde Garry Kasparov. Mais est-ce vraiment de l'intelligence ? C'est bien là que réside le problème : au départ, la tentative de créer des machines intelligentes suit l'idée que l'on se fait de l'intelligence naturelle, mais il n'existe toujours pas de définition universellement valable de cette dernière. Pourtant, une chose est sûre : le modèle de l'IA est notre cerveau, un réseau neuronal capable d'apprendre, de raisonner et de penser de manière abstraite.

Il n'existe pas encore de machines capables de penser ou d'interagir intelligemment avec leur environnement, même si l'IA d'aujourd'hui sait déjà très bien apprendre. Pourtant, cette technologie a déjà profondément changé notre quotidien dans pratiquement tous les domaines de la vie.

« Ce que nous transportons aujourd'hui dans nos poches a la puissance d'un superordinateur d'il y a quelques décennies. »
Peter Dayan, directeur de l'Institut de cybernétique biologique Max Planck à Tübingen

IA faible, IA forte et super IA : de quoi s'agit-il ?

L'IA est un sous-domaine de l'informatique. Son but est de permettre aux ordinateurs de déterminer des modèles et de prendre des décisions indépendantes grâce à des algorithmes. L'IA est un domaine encore jeune.  Il y a donc encore des points de vue divergents, même parmi les experts, sur ce qu'est et ce que n'est pas l'intelligence artificielle. Nombreux sont ceux qui considèrent que la capacité d'un système informatique à apprendre de manière autonome est une condition préalable nécessaire à l'IA. D'autres y incluent même les simples assistants vocaux, par exemple.
De façon générale, il existe trois formes différentes d'IA : l'IA faible, l'IA forte et la super IA.
IA faible
L'IA faible est une intelligence artificielle qui est spécialisée dans un seul domaine. Aussi douée soit-elle, elle ne peut pas utiliser ses connaissances dans d'autres domaines. Nos smartphones, tous les ordinateurs modernes et Internet sont également truffés d'IA faibles, par exemple lorsque le smartphone regroupe les photos dans des dossiers, qu'un logiciel traduit des textes d'une langue à l'autre ou que YouTube suggère une vidéo. Les IA faibles sont pour ainsi dire des « idiots spécialisés ». Elles sont très bonnes dans ce qu'elles font, souvent même meilleures que les humains, mais elles ne savent rien faire d'autre. Toutes les IA qui existent aujourd'hui sont des IA faibles.

IA forte
Une IA forte peut appliquer ce qu'elle a appris dans un domaine à d'autres domaines. Cela rendrait une IA forte à peu près aussi intelligente qu'un être humain. Sauf qu'à ce jour, il n'existe pas encore d'IA forte. Même les systèmes très sophistiqués (comme ceux des véhicules autonomes) sont des IA faibles, car ils restent limités à un domaine bien défini. Ils sont encore loin d'une intelligence comparable au cerveau humain. Les réseaux neuronaux artificiels sont le type le plus sophistiqué d'apprentissage automatique. Ils jouent un rôle crucial sur la voie vers une IA forte.

Super IA
Une super IA ou super intelligence artificielle serait plus intelligente qu'un être humain. Non seulement pour résoudre certains problèmes ou questions, mais aussi en matière de compétences créatives et sociales. Une super IA devrait se fixer des objectifs et des valeurs et être capable de les adapter à toutes les situations. En outre, la question se pose de savoir si une super IA aurait aussi une conscience. Certains systèmes (par exemple certains moteurs de recherche particulièrement rapides et puissants) sont parfois qualifiés de « superintelligents ». Cependant, ils ne sont meilleurs que l'homme que dans des domaines bien précis, ce qui fait d'eux en définitive une IA faible. Une véritable super IA changerait sans aucun doute le monde en profondeur.